Consommation de sols selon les formes d’urbanisation : 

Revue d'économie régionale et urbaine 

CONSOMMATION DE SOL SELON LES FORMES D'URBANISATION : ÉTUDE EMPIRIQUE

par  C. Danis

Assistant à l'lA.E de Lyon - Université J. Moulin. Lyon 3

Les modèles les plus courants de projection de consommation de sol, par l'urbanisation, partent d'une évaluation fonctionnelle de «besoins» futurs (logement - tertiaire - industrie) auxquels sont appliqués des ratios de consommation unitaire, moyens, de sol sur l'ensemble de la région!. Lorsqu'une différenciation de tels ratios est effectuée suivant la localisation, il est fait appel à des lois de décroissance de la densité avec la distance à un centre2, ou, dans des procédures plus élaborées, avec un indice de centralité pouvant tenir compte de structures multipolaires3. Il semble pourtant plus pertinent de tenter de lier la consommation de sol à la stratégie spatiale des producteurs d'espaces urbains, stratégie que se propose justement de cerner le concept de Forme d'Urbanisation dans une acception que nous qualifierons de «socio-économique». Nous présenterons dans ce texte quelques uns des résultats de nos investigations empiriques dans cette voie4 .

Il nous faudra auparavant spécifier par une procédure quantitative, les concepts de forme urbaine et forme d'urbanisation qui servent de support explicatif dans notre analyse de la différenciation spatiale de la consommation de sol. Il en découlera que dans l'élaboration

de modèles projectifs ou descriptifs, les ratios moyens devraient être alors remplacés par des fonctions de consommation liées, d'une part, à des descripteurs plus complets de la localisation.

RESUME

La consommation de sol urbain.

Dans la plupart des travaux le sol urbain est considéré comme une ressource rare, il devient alors un bien économique susceptible

d'être consommé. L'analyse de cette question est conduite principalement selon deux directions.. approche empirique (comptable)

et modélisation. Nos critiques portent sur cette deuxième tendance. La plupart des modèles sont irréalistes dans la mesure où ils en restent

à une analyse en terme de marché foncier avec primat de la demande. Nous nous proposons de développer une démarche exactement

opposée que l'on peut rés.umer de la manière suivante

-  le sol est un facteur de production et non un bien de consommation finale,

- le marché foncier est subordonné au marché immobilier,

- l'offre prime sur la demande.

ABSTRACT

The Use of Urban Land.

ln most works, urban land is viewed as a scarce resource, therefore it becomes an economic product which can be consumed.

The analysis of this matter is conducted along two main lines .. the empirical approach (accounting) and the use of models. Our criticism

is about the latter fine. Most models are unrealistic as far as they only analyse the land market and give priority to the demand. We intend to bring up an exactly opposite view which can be summed up as follows ..

- the land is a factor of production and not a final product

- the land market depends on the real estate market

- the supply should prevail on demand.

1. Cf. les différents documents projectifs des ateliers d'urbanismes ou des antennes régionales du Ministère de l'Equipement, par ex. Lyon 2000, atelier DELFANTE, 1969.

2. du type de celle établie par C. CLARK (1951-1967).

3. K.B. DAVIDSON (1977).

4. Cet article reprend certains des résultats exposés dans notre contribution au rapport de recherche collective «Production d'espace et formes d'urbanisation", fascicule 1.

«Consommation de sol selon les formes d'urbanisation dans la région de Lyon - St-Etienne

A.T.P. du C.N.R.S., 'direction scientifique: P. Dockes. Voir également notre thèse référencée en bibliographie.

5. Notons qu'un modèle à ambition projective supposerait au préalablement une étude diachronique, et un certain nombre de réserves quant à la stabilité ultérieur des régularités passées.