Souvenirs de
René Danis
Après son enfance, avec Éva, il s'inscrit à
l'École professionnelle, rue Clauzel, à Alger, où il rencontre Georget
Soumeillant, avec qui il deviendra inséparable. Il fait des études d'officier de la marine marchande et, parallèlement, aide sa mère à tenir le restaurant.
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Une
vidéo sur René et Georget >> |
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Nathalie
remplaçait Lola comme caissière au Restaurant Végétarien. Un jour, il lui
propose de prendre un café au bar d'en face, et, après plusieurs invitations
de cette sorte, il lui propose d'aller prendre un bain de mer : Elle lui avoue
qu'elle ne sait pas nager. Alors, il lui dit :"Je vais vous
apprendre." Et ainsi, de fil en aiguille, la connaissance prend de
l'importance, si bien qu'ils forment le projet de se retrouver à Toulon où il
devait faire son service militaire dans la Marine. Ce projet se réalisait deux
mois après... de façon très
Nathalie
à la plage, avec des amis >>
(Photo
d'André Cosso) |
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Le
service militaire terminé, mariage civil à Bandol et religieux à l'Église
Saint Charles à Alger. René a étudié la religion catholique pour le
préparer. Vingt mois après, naissance de Michèle....
Quand la guerre est arrivée, il a servi à l'Amirauté d'Alger.
Il aimait danser le Tango et le blues : Lola et Albert se joignaient à eux, et ils poussaient les meubles de leur chambre pour dégager une piste de danse... Ils louaient tous les quatre des bicyclettes et faisaient les 30 km jusqu'à
Sidi-Feruch, en attendant leurs femmes, qui, peu douées tombaient dans tous les nids de poule de la route.
C'était pendant la guerre et il n'y avait que peu de transports publics.
Après la guerre, il a exercé différentes professions comme voyageur de commerce (signalisation routière,
gelée royale d'abeille, embryons de poulet), et finalement représentant en vêtement pour toute l'Algérie.
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Vidéo
tirée d'un film 8mm
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Il adorait nager et faire du ski sur les pentes de
Chréa, au sud d'Alger. Quand nous y allions, c'était le dimanche de grand matin,
et il fallait absolument que nous puissions avoir un bout de messe,
mais le bon bout ! Aussi, nous nous arrêtions dans tous les
villages pour savoir où ils en étaient, et si c'était le bon bout.
Quelle patience avait René !
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Il faisait très bien la cuisine, mais il fallait que sa mère ou sa femme soit derrière lui
:"Épluche-moi un oignon, ou une gousse d'ail ! Passe-moi un plat plat et un couteau qui coupe!" (Les plats n'étaient jamais assez plats et le couteaux ne coupaient jamais). Très
facétieux dans ses bons jours, et en même temps, d'un caractère très réservé.
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Il a acheté une orangeraie à 30 km d'Alger, près de
Sidi-Feruch, et l'a entièrement remodelée avec l'aide de Georget.
Il en était très fier et nous allions tous en famille y passer les dimanches.
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En 1958-60, il s'est joint à des mouvements politiques qui protestaient contre l'abandon de l'Algérie, car ils savaient qu'il allaient tout perdre. En 1962, il s'est fait
arrêter pour avoir essayé de financer l'O.A.S. en écoulant de faux bons du trésor. Il a ainsi passé trois ans en prison, à la Santé, puis à Toul. Mais il avait bon moral avec ses copains, condamné pour la même cause, il s'est mis à étudier la
philosophie et l'économie... Pour les réveillons, ils découpaient dans des
revues des publicités de whisky et de champagne, pour garnir leur table...
Il a repris son travail avec les entreprises qui l'employaient déjà en Algérie, jusqu'en 1988.
Je l'ai pratiquement toujours connu transportant de lourdes valises jusqu'à sa voiture, tous les débuts de semaine, pour les
ramener en fin de tournée, et cela, jusqu'à sa maladie mortelle qui l'a
emporté à 74 ans, quand il venait juste de préparer sa retraite. Il a été atteint d'un cancer du cerveau, et est mort quatre mois plus tard.
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Dernière
modification : 18/06/2016 21:35
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