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Souvenirs d'Éva Ankenmann

Elle a vécu toute sa jeunesse à Weitbruch, en Alsace, qui était occupée par les allemands depuis la guerre perdue par Napoléon III. Les écoles étaient en Allemand, et l'usage du Français était interdit.. 

Consulter sur ce point la généalogie, avec de nombreuses photos et actes officiel établis en Allemand à cette époque.

Son père, Charles ANKENMANN,  né en 1862 à Weitbruch,  est décédé en 1896. Elle avait alors seize ans. Sa mère s'est remariée avec Nicolas Voltzenlogel, et elle a eu une demi sœur, Catherine, et un demi frère, Emile Voltzenlogel, avec qui elle s'est bien entendue.

A l'age de dix ans, elle avait déjà été placée comme aide-cuisinière, puis est allée travailler à Haguenau, puis à Nancy. Elle nous racontait qu'à dix ou douze ans, il lui fallait dépoussiérer la rampe en fer forgé d'un grand escalier, en passant un petit chiffon dans toutes les volutes...

Un jour, elle a vu passer des prêtres catholiques (elle était de religion protestante), que l'on chassait à coup de pierre, en criant "à bas la calotte". Elle en avait eu beaucoup de peine, et elle pleurait encore en le racontant.

Quand elle a connu Gaston Danis, elle habitait Nancy. Ils étaient mariés chacun de son coté et avaient un enfant. Se retrouvant enceinte de leur fils René, ils se sont enfuis tous les deux et elle a voulu partir le plus loin possible. De fil en aiguille s'est retrouvé à Alger pendant que Gaston était mobilisé comme zouave.

 
Au moment de la naissance de René, elle était dans l'autobus. Au lieu d'aller à l'hôpital, elle est rentrée chez elle pour nourrir son petit chien, avant d'accoucher... Ils habitaient avec Gaston vers les tournants Rovigo...
Quand René a eu 14 ans, ils se sont séparés

Elle a monté avec René, un premier restaurant qui n'a pas très bien marché, puis un deuxième rue Charras: le Restaurant Végétarien, le seul à Alger.
Pendant la guerre elle allait aux halles à 5 h du matin faire les courses pour le restaurant.
Elle s'occupait de nous, ses petits enfants nous gardait chez elle ou nous amenait au parc Saint-Saëns...

Est restée à Alger après l'indépendance, aidée par Jocelyne Calmel et Eugénie Rapellini (soeur et mère de Sylvie Calmel)...
En 63 elle est allée en Alsace... Elle s'occupait d'un bébé qu'elle devait sortir tous les jours alors qu'elle avait 75 ans ! Avec le froid qu'il faisait ! Sa soeur Émilie lui avait dit "tu ne ferras pas l'affaire avec ta vilaine figure!" Mais elle a été engagée.

Famille Klein, Michèle et moi portant Denise, grand-père Voltzenlogel, Marthe, maman, en 1948.

Puis en 63/64 elle est allée à Paris habiter chez son fils, rue de Rennes, jusqu'à son décès d'une crise cardiaque, à 93 ans. 

Enterrée au cimetière de Gries, avec sa soeur Catherine  Voltzenlogel (coté droit, rangée 13, tombe N°8). 

Voyez le film de notre voyage en Alsace en 1948

Elle jouait au PMU et avait beaucoup de chance...
Elle était très farceuse : Élisabeth m'a raconté qu'il lui arrivait de courir après elles, en les menaçant de son dentier qu'elle faisait claquer dans ses mains. Les filles avaient très peur...

Elle était d'un naturel très courageux, et avait bon cœur. Elle a aidé Elsa, en difficulté à la fin de sa vie. 

Petit vocabulaire alsacien

http://kravmaga.forumactif.com/t1527-expressions-alsacienne-pour-ceux-de-l-interieur 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Alsacien 

 

 Dernière modification : 18/06/2016 21:35