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Vintila Horia
Dieu est né en exil. Poète à la mode fêté par la haute société romaine. Ovide fut en l'année 9 de notre ère, frappé par Auguste d'une sentence d'exil. Relégué à Tomes, petite garnison romaine du pays des Gètes, sur le Pont-Euxin, huit ans de suite, il ne çessa d'implorer sa grâce. Vainement. Et ce fut en exil qu'il mourut, l'an 17. Le roman de Vintila Horia est le journal d'Ovide à Tomes, Il est là, l'exilé, perdu au bout du monde. Il note ses dernières amours, les événements auxquels il assiste. Mais surtout il nous fait assister à son évolution intérieure, et c'est là l' émouvant, Ovide, homme heureux, avait été poète futile. Mais ce poète érotique et léger, Vintila Horia nous 1e montre se transformant à Tomes, en exil. à partir du moment où il découvre qu' « on peut donc mourir avant d'être mort pour de bon». Peu à peu, il pressent, puis découvre une autre vérité. Qui donc apportera aux hommes qui souffrent la parole de la PaIx? Il devine qu'un jour « les hommes la trouveront cette parole, comme une fleur étrange au bord d'une longue route». Et puis, c'est la montée décisive. A voir les sages des Gètes, prêtres d'une religion inconnue, il sent en lui l'attente irrésistible « de ce nouveau Dieu, de ce nouveau peuple, de ce nouveau soleil». La vérité de son drame, un prêtre la lui révèle. Et si ses souffrances, son exil avaient été voulus par une puissance divine qui avait résolu de le contraindre à s'élever au dessus de lui-même? Et si le Dieu nouveau était un homme comme lui. un homme de douleur et promis à la mort? Qu'Ovide alors rencontre le médecin grec Théodore et tout pour lui s'éclaire. Car ce que celui-là lui révèle enfin, c'est que tout ce qu'il espère est vrai. qu'un enfant des hommes est venu sur la terre pour assumer leurs angoisses et leurs espérances. A Bethléem de Judée, « Dieu est né en exil».
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