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Gib J.
Mihaescu est né en 1894 à Dragasani, petite ville réputée pour ses
vignobles, où son père exerce la profession d'avocat. Lui-même fait des études
de droit à Bucarest avant de reprendre en 1924 le cabinet paternel. Plus intéressé
par le journalisme et la littérature que par son métier d'avocat, il publie un
premier recueil de nouvelles en 1929 « Au Grandiflora » et un second
l'année suivante, « L'hallucination ». En 1930, « Le Bras
d'Andromède » ouvre une série de romans «La Femme russe » (1933),
« La Femme de chocolat » (1933), « Les jours et les nuits d'un
étudiant attardé » (1934), « Donna Alba » (1935). La mort le
surprend en plein élan créateur en 1935. La femme russe. L'obsession amoureuse du lieutenant Ragaïac pour la femme idéale (la femme russe), comme ses amours plus prosaïques avec la belle et sensuelle Nicoulina, (femme d'un contrebandier), ont pour toile de fond la rupture historique que fut la naissance du premier État communiste. Nous sommes sur les bords du Dniestr, frontière entre la Roumanie et la toute nouvelle URSS. Cet endroit, hanté par de sombres tragédies, voit passer transfuges et contrebandiers, espions, adolescents idéalistes et simples moujiks. Les récits des réfugiés ne font qu'augmen ter la peur devant la steppe énigmatique et silencieuse qui s'étend de l'autre côté. Sans verser dans la littérature partisane, l'auteur décrit avec réalisme le lieu hautement symbolique d'une frontière qui est ici une barrière idéologique et la vie de ces soldats envoûtés par le maléfices du fleuve géant avec ses méandres, ses caches, ses dangereux secrets… Superbe roman…
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