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Pain perdu, satellite de
P
Avant que la planète
Paradis ne soit condamnée au désert par les touristes, vous pouviez y
trouver des satellites où le plaisir était la seule activité. Je vais
vous faire visiter celui qui, à mon avis, est la base de la gastronomie.
Cela vous tente ? Alors, venez, entrez, regardez et humez.
Il y a, la levure avec son odeur un peu surannée, un peu rance. Il a le
sucre un peu croquant sous la dent, il y a le sel une pincée, attention,
toute petite la pincée. Puis il y a : la farine, blanche, fine, douce,
qui à l'eau claire, limpide et tiède, se mélange, une fois dans un
sens, une fois dans l'autre, doucement, doucement, et puis un peu plus
vite, un peu plus fort, tranquillement sans la martyriser, la pâte est
alors lisse, souple, élastique. Maintenant, elle va se reposer, comme le
chat au coin du radiateur, bien à l'abri des courants d'air, sur une
surface légèrement farinée, recouverte d'un linge immaculé.
Le pâton bouge, grossi, se soulève, c'est le moment de l'enfourner et
c'est là que commence la période -in su ppor ta ble- de la cuisson.
Patience, patience, prenez une chaise, installez-vous devant le four,
sentez la douce chaleur, regardez ce pain qui passe du blanc au blond puis
au caramel et enfin au brun clair. Humez l’odeur de la pâte qui devient
mie puis enveloppe alléchante.
L'instant tant attendu est arrivé, le pain est sorti du four, tout chaud,
tout croustillant.
Après l'avoir pétri, façonné, fait lever amoureusement, vous pouviez
le manger passionnément et vous envoler pour la planète suivante.
Le 26.04.2006 - Atelier G1 - Grosby30@yahoo.fr |
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Oh Brigitte, l'eau m'en
vient à la bouche. Mes narines frétillent à l'idée de l'odeur
bien elle de ce pain façonné tout en tendresse. J'aurais même la
patience d'attendre et de le regarder monter et prendre cette couleur à
nulle autre pareille. A presto, dominique.jassogne@cec.eu.int
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