Le Grenier de Super Daddy

 

L' A l p h a b e t  d e s  P l a n è t e s

Choisissez la planète où vous voulez atterrir, alunir ou vous aplatir !

Les planètes marquées d'une *, ont déjà au moins un satellite.

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Autres

Soleil

CATH

 

 

 

Enfantements, satellite de N     Satellite NM   Bébés   VR-VP    Mes seins

Premières contractions :

  Premières douleurs
  humidité de l'encre
  sur draps de vélin.

  Sensations d'origine
  nuit des temps
  grand vide
  vertige
  trou noir
  malaise de ma plume.

  Inspirez, expirez
  petit chien
  doutes
  frayeurs
  désinspiration
  je sèche.

  Dichotomies.

  Sans anesthésie
  stérile
  bréhaigne
  sans prégnance
  mais sans haine
  je souffre
  en silence.

  
Point G de ma torture
  ruptures
  je meurs
  de tes contradictions.

Deuxièmes contractions :

  Souffle nouveau
  berceau de vie
  volupté
  plénitude
  fierté
  partage
  certitudes
  orgueil du poète.

  Expulsions :

  stylo plume
  jet d'encre
  sans ratures
  inspiration
  fébrile
  exaltations
  juvéniles
  jubilations
  provisoires.

  Toujours
  j'accouche dans la douleur
  toujours
  je souffre de mes mots.

  Toujours.

  CLOCLO, 26 avril 2006     claude.ammann@wanadoo.fr 

Phasme

mots vides
sans style
de mon stylo
miasmes
de mes poèmes
sans chair
sans ossature
je me sens phasme
brindille
fétu
tige droite
sans âme
une écharde
un trait
un tiret
sur ma vie

ce que je suis
ligne
longue

sans poil
sans plume
sans feuille
un brin
sans racine
sans ventre
une fente
une ébauche
une rayure
petite griffure
faite à la plume
une strie
figée
bâton
bout
vide

bout
de
vie

Domi

« Je suis.... ».

Je suis la plume
qui gratte la page
et qui la griffe

Je suis la griffe
qui s'accroche à l'herbe
du gouffre

Je suis le gouffre
qui grandit chaque jour
au bout du chemin

Je suis ce chemin
qui ne mène
nulle part

J'écris...      

 

domi.th@wanadoo.fr 

L'écriture et les mots - ou le pouvoir des mots

  J'ai commencé par apprendre l'alphabet, exercice que j'ai adoré. Je me   rappelle que je prenais un plaisir infini à dessiner le « C » et le « E ».   Les multitudes de « P » et de « R « m'ont posé quelques problèmes, dont je suis très vite venue à bout.   Ensuite, j'ai su aligner ma première phrase. C'est à ce moment-là que j'ai compris. 
  Compris que l'écriture pourrait devenir l'instrument me permettant enfin d'exprimer ce que j'étais incapable de formuler à haute voix. 
  De communiquer, quoi.
  Alors, j'ai commencé à écrire aux gens, faute de leur parler.
  Chaque fois que j'avais quelque chose d'important à dire, je me taisais : je l'écrivais.
  En cachette, bien sûr. Quitte à le montrer plus tard, bien plus tard. Dans un seul but : que l'on m'entende, que l'on me comprenne  et qu'enfin, on parvienne à m'aimer.
  J'y ai réussi : ces gens-là m'ont haïe après m'avoir vue, puis se sont doucement mis à m'aimer après m'avoir lue.
  D'ennemis, ils sont devenus, au fur et à mesure de leur lecture, mes meilleurs amis ainsi que mes confidents.
  Grâce aux mots, mes alliés.
  J'ai plaisir à jongler et à jouer avec eux.
  Ils me sont indispensables et je ne peux m'en passer. Je suis semblable à une droguée : accro à eux seuls, définitivement, quels qu'ils soient. 
  Quelques fois pourtant, je m'aperçois que je ne les manipule pas toujours à  leur gré. Il m'arrive de me tromper et de commettre des excès. Ainsi, je les mélange si mal que le résultat final aboutit en un cocktail raté qui ne leur sied pas du tout.
  Ils me punissent à chaque fois : lorsque le lendemain je les retrouve, leur seule première lecture me démontre et me prouve que je me suis, une nouvelle fois, trompée de recette.
  Têtue, je recommence. Mais, déçus, ils me boudent et refusent de me rejoindre.
  C'est le début de la guerre : les idées sont bien en gestation, mais l'absence de mes alliés - ces fameux mots que je cherche en vain dans mon imagination qu'ils ont momentanément désertée - je ne puis leur donner naissance.
  Et c'est la page blanche : une sorte d'avortement.
  Et je n'attends qu'une seule chose : que les mots me pardonnent et décident de faire la paix en me rejoignant, pour toujours.
  Quand enfin ils capitulent, ils m'envahissent au point que je ne suis plus capable de les rassembler harmonieusement : ils sont trop nombreux et surtout, trop fougueux.
  Alors je m'endors et pour les calmer, je les marie à mes rêves.

  bb  bbraibant@hispeed.ch 

On l'adopte ! Très jolie parabole ! On n'a pas encore trouvé de méthode sans douleurs pour ça ! Cloddy.

 Bonjour Cloclo,  On oublie que c'est un satellite. C'est une planète à lui tout seul ce texte! Quel texte!   Il est grave mais tu choisis des mots justes et un style concis qui nous donne l'impression de ressentir pleinement ce dont tu parles , la douleur , la jubilation, la fierté,.... Il est bien écrit , j'aime vraiment beaucoup.   Bises    Estelle

 Magnifique parallèle, Claude entre les douleurs de l'enfantement et celles de la création littéraire. J'ai beaucoup apprécié ton poème, moi, qui sors tout juste d'une indigestion après avoir tenté d'aider ma fille pour sa dissertation. A ce propos, je tiens à te remercier pour ton aide et pour ta piste de réflexion qui nous a été très utile. Je remercie aussi Philippe, même si son message privé à ce propos ne m'est effectivement pas parvenu , mais j'ai suivi sa suggestion de recherche et cela fut fructueux. Merci donc à tous pour votre coup de pouce. Je ne sais pas pourquoi, autant, je trouve que les autres genres littéraires se prêtent bien à l'analyse, autant, cela me bloque en ce qui concerne la poésie. Peut-être est-ce parce que cela parle plus à mon inconscient qu'à ma raison, alors mes réactions sont surtout instinctives et j'ai juste envie de dire "j'aime, j'aime pas", en tous cas, pour ton "Enfantements", je peux dire: j'aime. N'est-ce donc pas plutôt cela, le rôle du poète : toucher, émouvoir, faire réagir ? (conclusion de la dissertation :o)) Amitiés  Marie-Anne
 J'aime beaucoup ce parallèle entre les douleurs d'une mère et celles tout aussi douloureuses d'un poète. Une question : un écrivain éprouve-t-il autant de douleurs qu'un poète ? Il y aurait moins de livres publiés alors ... ou bien les écrivains sont tous des maso :-)))) A presto, Dominique
Cloclo, j'adore tes enfantements! Myriam

 HS l'enfantement : joli poème , mais dis moi, la fin, tu es sure que tu le vis ainsi ? "" Toujours j'accouche dans la douleur toujours je souffre de mes mots."" ... Que tu accouches dans la douleur, pourquoi pas ; chacun son truc !!! mais souffrir ensuite ? ne me dis pas que tu es maso ; je n'y croirai pas plus de trente secondes !!! annick.brillant@libertysurf.fr
 Le rôle du poète est de souffrir. Toujours ! Je ne déroge pas à la loi en tant que poète. En tant qu'une femme ordinaire, comme tant d'autres, je suis tout l'inverse, je déborde de joie, d'enthousiasme et d'allégresse. Ca ne se voit pas ? (rires) CLOCLO
 Cloclo, j'ajouterais, que ces souffrances font que tu écris ce que tu écris! C'est un cercle vicieux nécessaire!  myriam
 Oui, tu as raison, c'est exactement ça. La douleur et la joie font partie de chacun de nous, elles ne sont pas complémentaires, elles sont UNE. CLOCLO
 
Mais quelque soit la douleur, il ne reste  que le résultat, et on oublie tellement vite que l'on recommence à l'infini. Et quand les mots sont enfin sur le papier, dessinant un peu de notre être, déjà ils nous échappent, lus et décortiqués par d'autres, prêtés ou donnés avec amour. C'est tout cela l'enfantement, qu'il soit d'écriture, d'être ou de bois. Nous y laissons un peu de nous à chaque fois, mais la renaissance est éternelle.   Amitiés      Nicole  isalio13@yahoo.fr
Et nous y laissons aussi un peu de notre pudeur, quand le "bébé" sort tout frais, tout rose, tout neuf à la vue de tous, on se dit alors : "vont-ils le trouver aussi beau que moi je le trouve beau ,  moi qui  suis sa mère !". L'acte d'écrire et surtout de se laisser lire est un acte courageux, enfin je pense, on s'expose, on se dévoile, on se met à nu, on y laisse une partie de nous, irrémédiablement. Mais comme tu dis, malgré l'effort et la souffrance, la récompense, c'est l'éternelle renaissance. CLOCLO

 Que serait l'écrivain sans le lecteur ?

L'écrivain (ou le poète) cherche une connivence, une certaine complicité, ou une compassion, en donnant un message à lire... Il espère que ce qui l'a fait rire, ou réfléchir, ou souffrir, donnera un instant de joie, de pensée, de sympathie, à celui qui le lira, aujourd'hui, demain ou plus tard... Cette oreille que nous n'avons pas toujours dans notre entourage immédiat, il la recherche dans la multitude innombrable et inconnue, présente ou future : celui qui, par hasard, le lira.

La douleur d'écrire serait donc la même que celle que l'on a à se confier /se confesser /se psychanalyser. Mais c'est en même temps une manière d'évacuer un mal qui vous ronge. 

 A bb : Mais oui, cette rétrospective est tout à fait intéressante, je pense que tu as dit l'essentiel et souligné deux points cruciaux pour l'écrivant : la page blanche (les mots ne  viennent pas) et lorsqu'ils arrivent enfin, souvent en nombre,  la difficulté est de les dompter.  Nous sommes, pour reprendre l'image de mon poème des sortes de petites "mères lapines" à naissances multiples !!! Tu as exprimé là des idées universelles,  permanentes. Seuls le style et la mise en forme nous appartiennent en propre. Bienvenue et bonne route à l'atelier 1. CLOCLO
 J'aime aussi beaucoup...   lente et douloureuse maïeutique de l'écriture... Nicole  Alpha.   Mon blog :     http://tempus-fugit.over-blog.com
 La poésie ouvre les yeux de celui qui est réceptif aux rapprochement inhabituels d'images de sens,  à conditions qu'elle soit vérifiable dans l'existence de tout un chacun sinon c'est du verbiage du coloriage un jeux.  Dans tout poème il peut y avoir des deux : une étincelle qui révèle, enchâssée dans un glacis de mots plus ou moins harmonieux. Ainsi la défiance vis à vis des rythmes et de la métriques et le recours au vers libres "révèle" le désir du poète d'aller à l'essentiel de délaisser l'accessoire pour atteindre le cœur de la poésie , l'éclair qui révèle...(je pense à  Char : la poésie est de toutes les eaux courantes celle qui s'attarde le moins au reflet de ses ponts ) Adrien Novel
 Si tu t'inscris sur un atelier d'écriture, c'est quand même pour être lue ! Le lecteur, pour moi, c'est n'importe quelle personne lamba qui lira tes textes. Je ne dis pas qu'écrire est une douleur, c'est le fait de perfectionner son texte jusqu'à le trouver à peu près bien. Moi, mon expérience est douloureuse, parce que mes mots ne coulent pas de source comme certains. Il me faut faire des efforts. Après, quand le résultat n'est pas trop mauvais, je suis contente, oui, là, j'éprouve parfois du plaisir. Chaque expérience est personnelle, je pense ! CLOCLO
 Je suis entièrement d'accord avec toi. Vois-tu, ce matin, j'ai bu mon café et j'ai relu avec attention le texte que j'avais écrit la veille. J'ai tout de suite vu ce qui n'allait pas : je me suis dit, il faut modifier tel passage pour qu'il soit convenablement perçu. Ensuite, j'ai vu certains passages qu'il me fallait ou bien développer ou carrément supprimer. 
 C'est un exercice de perfectionnement de mon texte, mais je suis désolée, je ne considère toujours pas cela comme une souffrance : au contraire, c'est difficile certes, et je n'y parviens pas à chaque fois, mais comment dire : j'ai comme une sorte d'adrénaline qui monte dans mes veines lorsque je m'applique à ce genre d'exercice. Bref, c'est une passion. Mes résultats ne sont pas toujours bons, loin de là. Je m'en fous. Ce qui m'importe : c'est les efforts que j'ai à accomplir pour parvenir à un résultat meilleur. De toutes façons, le résultat en question ne sera jamais finalisé et bon à mes yeux, puisque je passe mon temps à une autocritique perpétuelle. Mes proches aiment ce que j'écris et moi, quand je me relis le matin, je fronce les sourcils parce que je trouve mes écrits d'hier mauvais. Cela me rappelle mon père qui adorait faire la cuisine et d'ailleurs nous concoctait des plats magiques. Et bien, chaque fois, il disait : non, c'est pas bon. Ma sauce est râtée. Mais, quelque part, on savait tous qu'il éprouvait un certain plaisir, même dans sa propre dénégation. BB   Petite parenthèse : j'ai reçu hier soir un mail de la Radio Suisse Romande : ils vont lire l'un de mes textes. D'abord, j'ai été très fière et puis j'ai relu le texte, que j'ai trouvé absolument nul.... Résultat : je pense que j'irai me cacher sous ma couette tandis qu'ils se perdront à me lire.
 Barbara, Il est certain que la démarche d'écrire sur un atelier d'écriture est différente et c'est pour être lue. Par contre, quand tu écris pour toi (je ne parle pas des pros qui écrivent pour être principalement publiés), tu ne penses pas au lecteur potentiel qui te lira.  Tu écris ton ressenti et tu le partages ou non.  Sûr que certains
ont plus de facilités que d'autres à écrire dans un genre ou dans un autre ou dans tous ! Pour ma part, c'est une félicité que d'écrire et je n'ai jamais éprouvé de
douleurs profondes à mettre sur papier mon ressenti.  Par contre, le sujet peut être une douleur que j'exorcise par l'écriture. A presto, Dominique
Tu vois que tu peux être fière de toi, même si tu as une petite appréhension, ce que j'avais au départ ! J'avais honte de ce que j'écrivais, pas sur le moment, mais avec le recul. J'ai été plusieurs mois sans rien écrire pour cause de déprime, quand j'ai relu mes textes, j'ai failli tout jeter !  Maintenant ça va, mais j'évolue avec le temps, mon style change, au gré de mes lectures, de mes découvertes, de mes amours, de mes humeurs. Bref, tout baigne. Et si je n'éprouvais  pas un réel plaisir à écrire, eh bien je n'écrirais pas ! CQFD ! (rires)  Bisous à toi. CLOCLO
 Je comprends. En ce qui me concerne, les mots ne tardent pas trop à venir et la première mise en texte est plus ou moins aisée. J'ai toujours tendance à dire que mes doigts suivent, en quelque sorte, les impulsions émises par mon cerveau. En revanche, c'est comme je le disais à Claude, la douleur intervient le lendemain, lorsque je me relis. Mais je ne me résous pas à appeler cela une douleur. Pour moi, ça reste un, comment dire, une sorte de "devoir", parvenir à une toute petite perfection. Il faut juste que je sois plus ou moins satisfaire, en tout cas pour l'heure. Mais ça n'est pas une douleur : c'est comme grimper sur une échelle. Un exercice difficile, à apprivoiser. La douleur, je la situerai plutôt dans le choix du thème que l'on va aborder. Voilà par exemple il y a des tas de gens autour de moi qui aiment mes écrits et qui aimeraient bien que j'écrive leur histoire à leur place.  Sauf que moi, là, je m'en sens incapable, vu que je n'ai pas ressenti leurs humeurs du moment, leurs déceptions, bref, l'ensemble des sentiments qu'ils ont ressentis. Alors là oui, je parle d'une douleur : ma mère m'a demandé d'écrire son histoire lors de la deuxième guerre mondiale. Elle était juive et française. Or, je n'y parviens pas. Pourtant, elle sait très bien m'éclairer sur les sentiments qu'elle a ressentis à cette époque. Sauf que moi, je me bloque. Alors là, oui, il y a douleur et.... blocage. Barbara

 Je partage l'avis de Brigitte : vous avez raison toutes les deux! Bon, ça fait un peu "celle qui ne se mouille pas", mais vous touchez de la plume deux sacrées problématiques qu'on pourrait exprimer ainsi: "écrit-on pour soi ou pour les autres?" et "écire est-il une souffrance?" Beaux sujets de dissertation, là aussi....
Alors, bien sûr, on écrit pour soi, ce peut être  un "défouloir", comme le dit Barbara ou une autoanalyse qui permet de mettre ses idées au clair en les posant sur le papier, comme le dit Cloddy ou aussi une façon de s'évader du quotidien ou de s'oublier soi-même (moi, quand cela ne va pas, j'écris à la première personne en choisissant un personnage le plus éloigné possible de ce que je suis et, comme l'acteur qui endosse un rôle, mon "moi douloureux" disparaît un instant par la magie de l'écriture) , on écrit aussi pour ne pas oublier, pour ne pas "s'oublier", car la mémoire est peu fiable et... les écrits restent comme des témoignages de ce que nous avons été à un moment précis ou pensé à une occasion particulière. Mais, on écrit aussi pour les autres, puisque l'homme (et à fortiori la femme:o)) est un être social qui a besoin de communiquer. Je ne sais plus qui a dit: j'écris, car c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour parler sans être interrompu. On écrit pour convaincre, partager (ses plaisirs ou ses peines), témoigner, inciter à la réflexion et puis, toucher, émouvoir. Et c'est là que se pose le problème de la souffrance. Car, dès qu'on a conscience que le regard de l'autre intervient, on peut craindre deux choses: la première est d'être mal compris, quand je n'écris que pour moi, je donne une valeur et une signification personnelles aux mots que j'emploie, mais j'ai conscience que ces mots ne résonnent pas de la même façon pour l'autre, je vais donc chercher à peaufiner (sacré travail!) à m'approcher du mot juste, universel, tout en sachant qu'il n'existe pas. D'où l'insatisfaction dont tu parles, Barbara, amplifiée par le fait que l'on sait qu'on peut toujours améliorer "cent fois, sur le métier, remettez votre ouvrage!". La seconde crainte à redouter est la peur du jugement de l'autre, mais là, je vais arrêter, sinon, c'est 2 copies doubles (il faudrait aborder la question de l'intime dévoilé) et je vous imagine tous endormis sur votre clavier (attention! Les touches laissent des marques!) Ma conclusion serait que, dans tous les cas, on écrit pour exister un peu plus fort, pour soi mais aussi pour les autres.
Ainsi parlait Zarathoustra :o)  Marie-Anne
 Quand je le disais que ce sont bien souvent avec les écris des autres que l'on trouve exactement ce que l'on voulait dire. Merci Domi de m'avoir sorti du fatra que je viens d'écrire  pour essayer de dire ce que tu viens de dire !!! Rires!!! Amitiés  Brigitte
bonsoir claude... ah! ces mots-dits mots  ! mais moi je ne te crois pas quand tu nous contes les affres et les angoisses dont tu souffres pour leur donner naissance, je suis certaine que tu as beaucoup d'imagination... amitiés... aviva_fr7306@yahoo.fr 

 Enfin une qui a tout compris ! AVIVA, je te félicite, mais ça ne m'étonne pas de toi, tu es une fine mouche. Bon, disons que je mens à moitié, ou que je dis la vérité à moitié, c'est comme on veut. L'essentiel est dans l'acte d'écrire, ce que je pense vraiment de tout ça n'a pas grande importance ! Ce que j'aimais pour finir, c'était la répétition de "toujours" j'aime donner dans le pathétique, parce que je suis tout le contraire, ce sont des défis que je me lance, ou alors j'essaie de me persuader, comme on veut ! Ca semble paradoxal, mais ça ne l'est pas, quand j'écris, je le fais avec la SINCERITE du moment.  Qui n'est plus la même quelques instants plus tard. A chaque heure sa part de vérité, à chaque poète ses imaginaires, ses fugacités et son masque aux  mille visages. CLOCLO
 Salut, je crois que cela s'appelle " le mentir vrai".... j'ai même entendu un écrivain dire qu'il fallait "mentir en écrivant pour mieux dire la vérité."... amitiés. domi
Vaste débat, mais ne sommes-nous pas des exhibitionnistes qui étalons nos mal-êtres, nos joies, nos questions pour les exorciser ? Nous laissons un peu de nous à chaque mot, mais la renaissance est là, quand se présente un nouveau sujet. Et l'écriture est avant tout un partage, une timidité de la parole. Plus facile d'écrire que de parler, on prend le temps de chercher les mots, d'accrocher le lecteur. Et effectivement, on noircit le papier dans la souffrance, souffrance de confier nos états d'âme, peur de ne pas être compris, angoisse du "non-lu". Serions-nous masochistes ?   amitiés  nicole
 Peut-être. Probablement. Je ne sais pas et je me le suis toujours demandé. Ce qui me fait peur dans ce que tu dis c'est que nous laissons un peu de
nous à chaque mot. Cela me rappelle les Amériendiens qui ne voulaient pas qu'on les photographie, parce qu'ils avaient peur qu'on leur vole leur âme.
Une façon de se protéger que justement on dirait que nous avons perdue. En revanche, il est vrai qu'il est plus facile d'écrire que de parler : les
mots ont de la peine à franchir les barrières du palais, timidité oblige. Cela ne veut toutefois pas dire que nous sommes masos. Enfin, je ne le crois
pas. Quant à l'exhibitionnisme, je crois que nous sommes tous coupables, à un degré plus ou moins évaluable. Regarde les acteurs. Ne le sont-ils pas,
quelque part ? D'ailleurs, la plupart d'entre eux le reconnaissent ouvertement...  Amitiés, Barbara
 Je n'ai pas dit que la douleur physique était une histoire de stress mais qu'il ne fallait pas les confondre, pour répondre à cette image du poète maudit et perclus de souffrances qui crée dans la douleur. Ph André
 Merci Domi pour cette belle formule. Je m'approprie immédiatement le "mentir vrai" !. En effet, qu'est-ce donc que la Vérité, sinon une certitude temporaire et transitoire? Je ne voudrais pas aller plus loin dans le débat, à chacun ses idées, sa façon d'écrire, son ressenti, mais quand je parle des DOULEURS de l'enfantement, au propre comme au figuré, je sais de quoi je parle, n'en déplaise à Philippe, la douleur physique n'est pas totalement une histoire de stress (on n'a guère le temps d'en avoir à ce moment là), mais quand on accouche à 20 ans d'un premier enfant sans anesthésie ni moyens analgésiques, eh bien, ça peut très mal se passer. De là à comparer ces souffrances à celle de l'écriture, il faudrait être sacrément "culotté" (comme moi, mais je n'ai pas la prétention de m'impliquer à 100% dans mes écrits, je fais de la poésie et pas de l'autobiographie !) pour aller jusqu'au bout de la comparaison. Ce qui a buté dans mon texte, en fait, c'est la chute. Reconnaître en quelque sorte ses faiblesses, ses hésitations, ses imperfections, dans un Monde de certitudes, d'assurance et de non-droit-à-l'erreur, c'est prendre quelques risques, je l'avoue ! Mais j'assume, je persiste et je signe.
   P.S. La preuve qu'il n'y a pas qu'UNE vérité, c'est qu'on peut la décliner au pluriel, et que "dire ses vérités" à quelqu'un demande une grande finesse d'analyse et une grande disponibilité de temps ! (rires).  En tout cas, je vois que mon texte a suscité beaucoup de réactions, c'est l'essentiel. L'atelier est fait pour ça (et aussi pour débattre sur la forme, ne l'oublions pas !) Bisous à toi.  CLOCLO
  Et ne crois-tu pas que tu laisses, à chacun de tes textes, un peu de ton âme ? Sans nous dévoiler complètement, il faut écrire avec son cœur, ses tripes, ce qui nous taraude, nous ronge ou bien nous rend heureux. C'est un partage de notre âme que nous faisons à chaque écrit, et cela ne m'effraie pas du tout. Je ne donne que ce que je veux donner, me révélant en gardant une partie cachée. Un peu de moi quand le sujet me touche de près, mais il n'y a que l'auteur qui sait vraiment ce qui se cache derrière ses propres mots.   Mais comme on le dit si bien, cela reste mon opinion. Je ne généralise pas, mais en lisant les textes des uns et des autres, on cerne un peu la personnalité de chacun.    Nicole