...
... Sa politique sociale [du Président] est si embrouillée, si
contradictoire, et si mal expliquée, qu'elle percute aujourd'hui le débat sur
"la rigueur" et donne le pire de ce que la France pouvait redouter :
une contre-pédagogie des réformes.
A
nouveau, ... les réformes sont ressenties en France comme des
"moins": moins de dépenses, moins d'emplois, moins de services
publics, moins de solidarité, moins d'école, etc. C'est tout le contraire
qu'il faudrait : comme en Suède, au Canada ou en Allemagne, les réformes sont
positives. Leur objet n'est pas du "moins" mais du "plus",
plus d'emplois pour les jeunes, plus d'innovation, plus de productivité, plus
de croissance, plus d'espoir. C'est l'immobilisme français qui a accouché du
"moins". S'étant mis dans l'impasse, le gouvernement risque de perdre
la bataille des esprits, donc la guerre. ... ... ce discours du
"moins" martelé et médiatisé va passer dans l'opinion parce que le
gouvernement se défend mal, ses arguments sont affaiblis sur la forme et le
fond. Sur la forme. Le gouvernement refuse d'assumer le terme de rigueur, ...
puisqu'il n'y aura pas d'impôt supplémentaire et que les Français ne seront
pas ponctionnés. Peine perdue. Quand on met en oeuvre 166 mesures pour réduire
les dépenses de 7 milliards d'euros, le discours de négation est une
incitation à démontrer le contraire ! ... Une deuxième erreur de forme vient
y contribuer : partir du principe de ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux
qui partent à la retraite. C'est sans doute un bon slogan électoral. Mais
c'est mettre l'accent sur le quantitatif, alors que le sujet est qualitatif. La
RGPP (révision générale des politiques publiques) ne devrait pas être présentée
comme une mitrailleuse contre les emplois de fonctionnaires, mais comme la manière
de rendre des meilleurs services à l'usager. ...
Tous
les pays ont réduit leurs dépenses publiques depuis quinze ans. ... Sont-ce là
des pays devenus antisociaux ? La France fait exception. Gauche et droite ont
confondu social avec dépenses publiques. ...
Nous
restons dans l'ère du "moins", de la purge, des réformes comme huile
de ricin. L'erreur originelle de fond a été cette loi TEPA de juillet (heures
supplémentaires défiscalisées, bouclier fiscal...). Bricolée, mal présentée
(un cadeau aux riches), très chère et pro-cyclique (il n'y a d'heures sup
qu'en cas d'accroissement d'activité, or nous vivons l'inverse), elle offre une
cible de choix pour l'opposition. Elle pollue, elle aussi, les réformes. Enfin,
dernier embrouillamini, les dites réformes sont elles-mêmes confuses pour
provenir conjointement de trois sources : les mesures de la RGPP (celles présentées
vendredi), les réformes des ministres, plus ou moins en reprise de celles du
rapport Attali, et celles préparées de son côté par l'UMP plus ou moins
contre le rapport Attali.......
La
réforme et la rigueur : les deux vont ensemble. L'objectif est le même :
mettre le pays en mouvement vers du "plus". ...
Eric
Le Boucher, LE MONDE |
05.04.08 (extraits)
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Sitôt
débarquée à Londres, la First Lady française a soulevé
l’admiration des médias britanniques. ... ... On m’assure qu’un
ex-top-modèle porterait à ravir les vêtements hors de prix d’un
grand couturier et serait même incroyablement belle au naturel ! Quelle
surprise ! ... ... De l’instant où elle est sortie de l’avion ...
jusqu’à son départ, ... la nouvelle première dame de France a pu
constater que la Grande-Bretagne était le pays le mieux à même de
succomber à son côté “dompteuse d’hommes”.
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A
la suite du succès médiatique de la visite du couple présidentiel à
Londres, le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a décidé
recruter Carla Sarkozy pour mener une campagne gouvernementale destinée
à “injecter davantage de style et de glamour dans la vie
nationale”. Mode, cuisine, questions sociales : la première dame de
France aura trois mois, à partir de juin, pour convertir les
Britanniques aux mœurs hexagonales.
C’est
ce que révèle The Guardian dans un article signé d’une certaine
Avril de Poisson dans son édition du 1er avril.
|
....
Elle a surtout conquis deux vieux beaux : le prince Charles et le duc
d’Edimbourg.
Et,
à en juger par ses sourires onctueux, l’octogénaire libertin
semblait convaincu de n’avoir rien perdu de sa séduction. ...
Côté
français, on a surtout remarqué que Sarkozy s’était empressé d’épouser
une femme qui a qualifié la monogamie d’“ennuyeuse” et dont on
connaît l’appétit pour les hommes célèbres, dont Donald Trump et
Mick Jagger. ...
Comme
toujours avec nous, les Britanniques, cette visite en dit long sur notre
attitude indécrottable envers les femmes et les questions de classe.
Peut-on imaginer une femme ou petite amie de footballeur se voir
gratifier du même genre de flagorneries simplement pour avoir accompagné
son mari à l’étranger ? Qui plus est lorsque son idiot de mari est
un incompétent qui ne fait à l’évidence que profiter du joli minois
à ses côtés pour faire diversion ? Évidemment non. Carla a eu droit
à l’adulation de la presse de qualité uniquement parce qu’elle
appartient à un milieu huppé. ... ...
La
carrière de “belle femme” de Carla sur les podiums fait d’elle un
personnage reconnu, et donc une valeur sûre pour un homme qui soigne,
peut-être un peu trop, son image. ... Vous pouvez balayer d’un revers
de main tous ces détails dignes d’un feuilleton télévisé, il
n’en reste pas moins qu’ils collent à cet homme imprévisible et si
peu sûr de lui qui reste tout de même le chef suprême d’une
puissance nucléaire. ...
...
Flanqué de son épouse sexy, Sarkozy a utilisé cette visite pour jouer
le rôle du diplomate et de l’homme d’État sérieux, un rôle que,
d’ordinaire, il est incapable d’endosser. Et, dans tout cela, quelle
place pour ces femmes politiques qui doivent jongler entre la nécessité
de soigner leur apparence et la tâche de diriger un pays ? Sont-elles
tenues de paraître sexy et de charmer les princes, tout en signant des
traités et en prononçant de graves discours ? Ou doivent-elles imiter
Sarko ? Si elle remporte la présidence, Hillary devra-t-elle, pour bénéficier
de la même indulgence, remplacer Bill par George Clooney ? La différence
saute aux yeux : il n’y a guère qu’une minorité de ténors de la
politique et des médias pour envisager de perdre la tête devant un
mari trophée.
Susie
Rushton, The
Independent, cité par courrierinternational.com
(extraits)
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