A
quelques nuances personnelles près, nous sommes tous d’accord pour dire que
donner à manger à celui qui a faim est une œuvre de charité méritoire ;
mais, dans ce monde déstructuré et chaque jour plus étrange, donner à
manger à ceux qui ont le ventre plein semble devenu une alternative
envisageable. Cette nouvelle façon de donner à autrui est le fait des
“parrains”, des riches et des puissants, et cette pratique inspire aux
rares esprits critiques survivants – espèce à laquelle je m’honore
d’appartenir – une gamme de réactions comprises entre le mépris et l’éclat
de rire. Or il conviendrait davantage de se demander si, dans cette affaire,
la responsabilité incombe à ceux qui, par leurs biens, font des cadeaux à
ceux qui n’en ont pas besoin ou aux puissants qui se laissent courtiser...
... Comme c’est toujours le cas en temps de crise de l’intelligence et de
l’éthique, ce qui attire le plus l’attention dans ce voyage – entièrement
gratuit – de Sarkozy, c’est la silhouette de son accompagnatrice,
l’ex-mannequin et chanteuse Carla Bruni, mais là n’est pas la question:
... comme expression de notre décadence collective, il se paie le luxe de
jouer les pique-assiettes. .. Le fait que le chef de l’Etat de l’un des
premiers pays de la planète, berceau des libertés et de la culture, considère
ce grappillage comme une composante de sa dignité présidentielle est en soi
consternant. ...
En mai dernier, à peine avait-il remporté les élections que Nicolas Sarkozy
se prévalait de la même logique “économe” pour aller prendre quelques
jours de repos à Malte [sur le yacht de Bolloré]. Cela lui a valu bien des
critiques. Mais, bien entendu, les sondages d’opinion ont dû pousser le
premier des Français à se rendre compte que ses concitoyens tolèrent fort
bien l’outrage. D’où cette récidive que, peut-être comme un effet supplémentaire
de la gueule de bois caractéristique de cette période de fêtes, je vois et
interprète comme un symptôme évident de la crise que traverse le modèle démocratique
européen. Une société pour laquelle tout est admissible peut être gouvernée
par des dirigeants pour qui rien n’a d’importance. Et ces derniers ne
prennent même plus la peine de sauver les apparences.
M. Martín Ferrand, ABC
Lu dans
http://www.courrierinternational.com
(extraits du 3 1 2008)
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... ... Le principe du piège est simple: il s'agit de «
contrôler l'agenda », c'est-à-dire d'occuper la scène, sans arrêt, en
créant 1'«actualité», sans jamais laisser le temps à la presse d'aller au
fond, de décrypter, de trouver les failles du message… …
Le président de la République vient d'en faire l'éclatante démonstration.
De retour de Chine, jeudi 29 novembre, il donne une interview télévisée. Le
lendemain, record de citations dans tous les domaines abordés (banlieues,
loyers, 35 heures, EDF, Taïwan). On est à la veille du week-end; le temps de
contacter les spécialistes, les alliés ou les opposants, de se plonger dans
les dossiers, d'analyser les propositions et, le lundi 3 décembre, Sarkozy
est déjà à Alger. Impossible d'ignorer cette visite délicate, dans un
climat houleux, mais difficile, là encore, d'en tirer le bilan. Le mercredi,
le président français est à peine de retour qu'il lance un message,
par-delà les frontières, aux ravisseurs d'Ingrid Betancourt, avant
d'annoncer, le vendredi, un train de mesures pour les PME, puis de recevoir
Khadafi à Paris le lundi suivant.
Le boycottage ou l'impasse sont irréalistes. L'échec cuisant de la
«journée sans Sarko», qui était censée se dérouler le 30 novembre -le
lendemain de l'interview télévisée!-, l'a prouvé. Le décryptage bute sur
les moyens. Séparer l'information vraie de la communication, vérifier,
relativiser, approfondir demande non seulement du recul, mais aussi une armée
de rédacteurs spécialisés. La plupart des médias ne les ont pas.
Et quand bien même, ceux-ci peuvent difficilement rivaliser avec les services
du pouvoir, alors que l'opposition elle-même ne dispose plus d'équipes
capables de contrer l'argumentation dominante.
Contre l'emprise des communicants (en politique mais aussi dans d'autres
domaines comme l'entreprise, le sport ou la culture), les recettes
traditionnelles, indépendance, honnêteté, rigueur, etc., ne suffisent plus……
Véronique Maurus, dans Le
Monde.fr
du 16-17/12/2007, p.15 (extrait).
Voir
aussi, Organiser
l’amnésie
par Jean-Luc
Parquet dans
Le Canard enchaîné du 7 janvier 2009
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Deux
info à raprocher :
1 - TIENS, des privilégiés !
C'EST un scandale, les stock-opcheunnes !
Même notre omni-préident Sarkozy l'a dit: « Je n'aime pas
l'idée de stock-options réservées à un petit groupe de cadres dirigeants.
Je suis très tenté par l'idée de plans de stock-options pour tous ou pour
personne. "
C'était pendant la campagne électorale. Il n'avait alors pas eu de mots
assez durs contre ces pédégés qui s'enrichissent pendant que leUrs salariés
tirent la langue. 2 % des effectifs des entreprises qui se gavent, et 98 % qui
en bavent...
S'il était élu, on allait voir ce qu'on allait voir!
Début septembre, Philippe Séguin présentant le retentissant rapport de la
Cour des comptes en rajoutait une couche : les stock-options, c'est un grrrand
scandale! EIIes constituent « un revenu lié au travail, donc normalement
taxable ". Or elles sont peine taxées par l'Etat. Et c'est pas moins de
3 milliards d'euros par an, a calculé Séguin, dont se prive ainsi la Sécurité
sociale. Il fallait faire quelque chose. Le Président l'a promis, les Français
l'ont élu, il faut donc, ritournelle qu'on nous ressert tous les jours,
appliquer son programme sans discutailler, un point c'est tout!
Or, Comme c'est curieux, ça s'est mis à beaucoup discutailler. Le Medef,
notamment, par la voix de la charmante Laurence Parisot, a exprimé son
hostilité à toute réforme en la matière. Et, à force de lobbying, a réussi
son coup. D'abord en faisant en sorte que la seule mesure prise consiste en
une taxation très timide (elle ne rapportera que 250 millions d'euros par
an).
Un double mécanisme de taxation est en effet prévu : 2,5 % payables par
l'entreprise au moment de l'attribution des stock-options, et 2,5 % payables
par l'heureux bénéficiaire sur sa plus-value..
On imagine les souffrances de Noël Forgeard, le génial pédégé d'EADS, si
ses 3,5 millions d'euros avaient été taxés à 2,5%...
Mais cette taxe infinitésimale, le Medef a réussi à faire en sorte que le Sénat
en repousse le prélèvement: les pédégés ne seront pas taxés avant le 16
octobre 2011. Encore quatre ans sans lâcher un euro, bravo! Et même pas un
jour de grève pour obtenir ces jolis cadeaux. Si toutes les promesses de
Sarkozy suivaient le même chemin...
Mais on sait bien que non: quand il s'agit de raboter les régimes spéciaux
des salariés d'EDF, de la SNCF et de la RATP, faut faire vite. Quand l'omni-président
s'augmente de 170 %, faut faire vite. Quand il. décide de dépénaliser le
droit des affaires afin de laisser les pédégés indélicats continuer de
s'en mettre jusque-là, youkaïda, faut faire vite (et personne ne fait
remarquer que cette mesure réclamée depuis des lustres par le Medef ne
figurait pas dans son programme). Quand il offre aux plus riches un bouclier
fiscal qui coûtera 15 milliards par an, faut faire vite.
Mais quand il s'agit de raboter les régimes spéciaux des députés, ou, par
exemple, de créer un bouclier sanitaire qui fasse en sorte que les plus démunis
voient leurs dépenses de santé plafonnées, alors là, rendez-vous à la
saint-glinglin.
C'est ça, la fameuse «équité» sarkozyste. Et c'est tellement mieux que l'égalité.
Jean-Luc Porquet, dans Le Canard Enchainé du 21/11/2007""
www.lecanardenchaine.fr/une4544.html
2 - Redevance TV - Les exonérés devront payer.
À partir de 2008, les personnes de plus de 60 ans aux
revenus modestes qui en étaient exonérées devront payer la redevance
audiovisuelle. Une conséquence de l'adossement du paiement de la redevance à
celui de la taxe d'habitation.
(Cette
exonération a été partiellement rétablie
devant
l'indignation que cette mesure a soulevée)
Dans UFC - Que choisir
du 24/11/07
Pour la suite voir
www.quechoisir.org/Article.jsp?i
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A bientôt pour la suite des
SARKO-Aventures!!!
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