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(95) Retraite à 62 / 67 ans...Pour comprendre l’idéologie qui sous-tend la réforme des retraites, deux chiffres valent mieux que tous les longs discours : la taxation des hauts revenus rapportera environ 230 millions d’euros ; les mesures d’âge qui pénaliseront d’abord les salariés (62 ans pour l’âge légal du départ à la retraite et 67 ans pour l’âge de la retraite à taux plein) permettront d’économiser 19 milliards d’euros ! D’un côté, un pourboire, de l’autre le coup de bambou... les uns cumulent les galères, les autres les privilèges... (www.marianne2.fr/ )
Quand the Guardian applaudit les grévistes françaisRégis Soubrouillard - Marianne | Mercredi 27 Octobre 2010 La semaine dernière, dans le Guardian, l’économiste lançait un appel aux Français à ne pas céder : « Les manifestants français ont raison : il n'est pas nécessaire de repousser l'âge de départ à la retraite ». Il critique l’argument selon lequel « comme l’espérance de vie augmente, il faut absolument travailler plus longtemps. L’âge de départ à la retraite a été déplacé pour la dernière fois en 1983. Depuis, le PIB par habitant a augmenté de 45 %. L’augmentation de la durée de vie est très limitée en comparaison », estime Mark Weisbrot. « L’augmentation du revenu national a été largement suffisante pour compenser les changements démographiques. Une nouvelle fois, la plupart des médias pense que les Français sont irréalistes et qu’ils devraient accepter ce programme comme les autres peuples. L’espérance de vie augmente. Nous devons donc travailler plus longtemps argumentent-ils. Ce point de vue est partiel. C’est un peu comme si l’on ne donnait que la moitié d’un résultat de baseball (ou de football, si vous préférez). Il est important de comprendre que la productivité et le PIB auront eux aussi augmenté en même temps et qu’il est donc en effet possible pour les Français de choisir de passer plus de temps à la retraite et de financer ce choix de société »... ... A l’inverse des éditocrates et des professionnels du fast-thinking qui, en bons moutons, n’envisagent que l’alignement comme porte de sortie, Mark Weisbrot croît encore en une certaine « exception » française : « Les Français sont en train de se battre pour l’avenir de l’Europe et donnent un bon exemple aux autres pays. Nous pouvons seulement espérer qu’ici, aux Etats-Unis, alors que des attaques contre les acquis se préparent, nous serons capables de repousser les coupes budgétaires prévues contre un système de sécurité sociale déjà mis à mal ». Tant qu'on a la santé...Un article du Lancet, la plus prestigieuse revue médicale, "Inequalities in healthy life years ... in 2005" (décembre 2008), est très éclairant. Plus que l'espérance de vie à la naissance, les auteurs jugent déterminante l'espérance de vie sans limitation physique ou mentale moyenne ou lourde à 50 ans. En termes simples, de combien d'années sans handicap dispose-t-on en moyenne lorsqu'on a 50 ans ? Sur l'ensemble de l'Europe, cette espérance est en deçà de vingt ans. On est donc en moyenne limité bien avant 70 ans, lorsqu'on a aujourd'hui 50 ans. Pour les auteurs du Lancet, cette variable démographique est essentielle pour la soutenabilité des réformes de retraites en Europe. Plus l'âge à taux plein est proche de la limite physiologique actuelle, plus on risque de toucher une population qui rencontrera des difficultés pour se maintenir en emploi avant la retraite... ... La réforme Fillon-Woerth est un pari. En cas d'échec, elle se résumerait à transformer des retraités en chômeurs, avec à la clé une hausse des cotisations sociales et des pensions réduites. S'y ajouterait un échec sociétal : de nombreux Français ne connaîtraient pas d'années de retraite sans limitation physique ou mentale. Mais le pari peut être gagné. Il faudrait pour cela un bouleversement profond et immédiat de la gestion des ressources humaines en France. Las, en décidant de retirer à la médecine du travail son indépendance et en la soumettant à l'autorité de l'employeur, le gouvernement ajoute un frein à cette transformation nécessaire. Déconcertant ! Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, (05.10.10.) Emmanuel Todd, cité par Franck Nouchi le 06.10.10."Un économiste venu de Mars ne comprendrait pas que la planète France débatte de la manière d'augmenter la durée du travail dans l'avenir pour des personnes ayant déjà un certain âge, alors qu'on ne parvient pas à donner aujourd'hui du travail aux jeunes. En termes d'économie immédiate, la question des retraites n'a aucun sens. Le gouvernement veut donner l'impression qu'il affronte la réalité, la vérité est qu'il fuit la réalité." Et l'auteur d'Après la démocratie (Gallimard, 2008) de préciser à propos de ce qu'il appelle "la métaphysique des retraites" : "Nos sociétés ont des préoccupations de gens âgés (...). Le vrai problème de la France, c'est la disparition de notre industrie, les délocalisations d'entreprises, la stagnation du niveau de vie. A terme, si nous ne faisons rien, notre société est menacée d'appauvrissement, ce qui remettrait complètement en question toutes les décisions qu'on prépare sur les retraites. (...) Dans ce décalage temporel, ce qui me choque le plus, c'est la place épouvantable qui est faite aux jeunes. (...) Or je suis désolé d'être obligé de le rappeler : l'avenir d'une société, ce sont ses jeunes, pas ses vieux !" Sous les flonflons glorieux de la commémoration gaullienne,sous les sanglots de rage de la déroute de lébleus, il arrive que les radios reviennent sur la réforme des retraites, dont le contenu a été dévoilé au siècle dernier, pardon, avant-hier. C'est en général pour faire entendre des interviews désolées, résignées, recueillies à la porte d'une usine. Par ailleurs, parviennent des sondages qui répètent tous la même chose : les Français, dans leur majorité, sont opposés à cette réforme. Par ailleurs enfin, les chefs syndicaux, maintiennent une protestation que neutralise l'identité même de ceux qui l'expriment. Ce matin, sur RTL, c'était Bernard Thibault, qui a semblé apprendre à un Aphatie stupéfait la tenue du briefing masqué de Christine Lagarde, que je vous racontais hier, sitôt terminée la conférence de presse à grand spectacle de Woerth. Il faut s'informer, Aphatie ! Il faut lire les bons sites!.. Vous avez déjà entendu un ministère pousser un cri du coeur ? Il y en a un qui a eu cette chance, c'est Philippe Le Coeur, journaliste au Monde, et tenancier du blog "contes publics". "C'est un bonus, et nous en aurons bien besoin" s'est exclamé "le ministère" des Finances, en commentant hier la réforme des retraites que Woerth venait à peine de dévoiler. O divines mesures, qui feront baisser le déficit public de 0,5 % dès 2013, s'est on félicité "dans l'entourage de Christine Lagarde", ou encore "auprès de Christine Lagarde". Et 2013, c'est important, précisent Les Echos, car il s'agit avant tout, avec cette réforme, de "vendre la dette française". Et lémarchés, qui vont acheter de la dette française, ne veulent pas entendre parler de 2020. 2020, c'est loin. C'est le siècle prochain. "Le marché se focalise actuellement sur un horizon de trois à quatre ans", précisent Les Echos. Il faut que l'orange crache son jus. Et tout de suite... arretsurimages.net/vite.php?id=8367 ... Mais encore faut-il prendre la mesure de l'extraordinaire campagne de conditionnement, qui a abouti à présenter la retraite à 60 ans comme un "tabou", qu'il faudrait "faire sauter". Nous avons donc invité un des plus fervents partisans de la retraite à 60 ans, l'inspecteur du travail socialiste Gérard Filoche, un des rares aujourd'hui à oser lancer carrément, sur un plateau de télévision, "qu'il n'y a pas de problème de financement des retraites en France". Évidemment, cette thèse est tellement à contre-courant qu'elle est difficile à expliquer. Et la solution Filoche suppose un total changement de système économique : c'est le mérite de l'âpre débat avec un journaliste de L'Expansion, Emmanuel Lechypre, que d'amener Filoche à le préciser, dans une discussion qui s'échappe du terrain des retraites, pour aller fureter du côté de l'emploi, des heures supplémentaires, et de la privatisation de l'énergie. Eh oui : l'économie est un tout. Notre émission est ici, Ses meilleurs moments sont là :
Nicolas Sarkozy a clairement confirmé pour qui il gouverne réellement : les détenteurs du capital ne cachent pas leur satisfaction à l’annonce d’un projet de réforme des retraites qui comble leurs attentes... Nicolas Sarkozy est un spécialiste reconnu du double langage. Si le dimanche est propice aux tirades contre les dérives du capitalisme financier, les autres jours de la semaine il cherche à « rassurer les marchés » en réduisant les dépenses sociales... le choix de repousser l’âge de départ à la retraite à 62 ans est dicté par un seul impératif, celui de montrer aux spéculateurs la détermination de la France à réduire vite son déficit public sans écorner les revenus financiers... france.attac.org/spip.php?article11498
Le sarkozysme, c'est le retour à Germinal... Le régime actuel veut maintenir le départ à 60 ans pour les 10.000 salariés dont l'usure professionnelle sera avérée par une incapacité physique égale ou supérieure à 20%. A première vue, cela semble généreux, mais en fait, cela signifie que ceux qui exercent un métier pénible pourront partir en retraite à la condition d'être en partie incapables, donc invalides, donc malades. Il faut bien mesurer la portée de cette mesure pour ce qu'elle dit de la nature profonde de ceux qui nous gouvernent aujourd'hui. Reconnaître un droit à la retraite uniquement pour cause de maladie, d'invalidité, représente un recul social considérable. C'est le faire-part des acquis de 1936, 1945, 1981 qui est ainsi dressé. Mépris des hommes, mépris du travail, mépris de la justice sociale, c'est le retour à Germinal. Cela signifie que l'actuel pouvoir estime que le monde du travail est déconnecté de cette part de l'humanité qui peut jouir de la vie. Pour cette droite-là, l'être humain qui appartient au monde du travail est d'abord et avant tout un contributeur de production au service des puissants. Ainsi se démasque cette droite profonde, aujourd'hui au pouvoir, lorsqu'elle se dépouille de l'héritage gaullien que dans le fond, elle n'a jamais accepté... Bruno Roger-Petit lepost.fr/article/2010/06/17/... ... Au-delà des contrevérités que gouvernement et patronat assènent quotidiennement en matière de financement des retraites, ce qui est en jeu, c’est la place du travail dans la vie, la place des travailleurs et des retraités à qui il n’est reconnu que le devoir d’exister comme subordonnés à l’exigence du capital et uniquement comme tels. Ce qui est en jeu aussi, c’est le type de développement humain qui est promu : à la nouvelle contre-réforme des retraites correspond un modèle d’où est exclue la possibilité d’utiliser les gains de productivité pour réduire la durée du travail et dans lequel la société est vouée à jamais au productivisme... jacquesgenereux.fr/news/retraites-une-reforme-injuste (95bis) La défaite de l'équipe de France, c'est aussi la défaite de SarkozyCertains lecteurs se demandent sans doute déjà quel peut bien être le rapport entre l'actuel président de la République, ce qu'il incarne, ce qu'il représente et cette équipe de France pathétique d'ores et déjà éliminée de la Coupe du monde. Pourtant, c'est évident. Il y a tant et tant de valeurs partagées. Il est même plus qu'aisé d'en dresser la liste, comme ça, au débotté. L'arrogance qui le dispute à la suffisance, le "bling-bling" qui est présenté comme l'accomplissement d'une vie d'Homme, les Zahia qui se succèdent dans la coulisse, l'argent qui est érigé en mètre-étalon des valeurs humaines, l'intolérance qui est déployée par les sots contre les plepost.fr/... Par Bruno Roger-Petit PrioritésPoussez-vous, les retraites ! Poussez-vous, le G20 ! Du balai, l'économie, l'étranger ! Place au désastre, au champ de ruines, au Deuil National, à l'introspection, à la reconstruction, au grand chantier, au tout-est-à-réinventer, aux Zétagénéraux, place, place ! Ce matin, on apprend en même temps que Sarkozy a annulé un rendez-vous prévu cet après-midi sur le prochain G20 avec des ONG, rendez-vous prévu, pas de chance, juste au moment où il a finalement accepté de recevoir le joueur de foutebôle Thierry Henry (mais rien à voir, évidemment). Mardi, apprend-on dans Libé, il avait planté là la présidente suisse : coïncidence, il y avait au même moment un match de l'équipe de France (mais rien à voir, évidemment)... (arretsurimages.net/vite.php?id=8426 )
(94) L'affaire de KarachiSelon Mediapart, un rapport de synthèse de la police luxembourgeoise "désigne nommément Nicolas Sarkozy comme ayant été l'architecte (...) d'un dispositif occulte qui aurait été utilisé pour le financement illicite de la campagne présidentielle de son mentor Édouard Balladur grâce aux ventes d’armes"... L'enquête luxembourgeoise mentionne ainsi l’existence d’un courrier signé de deux administrateurs de Heine qui a été "adressé à M. Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, le 29 novembre 2006 où on lui demande des instructions par rapport à la démarche à suivre concernant le risque de liquidation judiciaire de la société Heine", toujours selon Mediapart. Les policiers commentent: "Il est du moins étonnant de poser une telle question à un ministre français"... Questionné par la presse en juin 2009, Nicolas Sarkozy avait qualifié de "fable" la thèse d'un financement occulte de la campagne d'Édouard Balladur. L'ancien Premier ministre a lui aussi fermement démenti tout financement illégal de sa campagne présidentielle de 1995... ... Me Olivier Morice, l'avocat de six familles de victimes de l'attentat de Karachi, a estimé que "ce rapport montre que Nicolas Sarkozy est au cœur de la corruption et qu'il a menti aux familles". "Nous ne sommes pas en présence d'une fable mais d'un mensonge d'État", et "les familles sont indignées et demandent sa démission". Baptiste Legrand - Nouvelobs.com 2/6/2010 La fable de Sarkozy... Marin, sans même connaître la plainte déposée par maître Morice en début de semaine déclare les faits prescrits (Le NouvelObs) : L’avocat des familles des victimes de l’attentat de Karachi, Olivier Morice, a accusé mercredi 16 juin le procureur de Paris Jean-Claude Marin d’avoir pour unique préoccupation de "protéger Nicolas Sarkozy" en tentant d’éviter toute enquête sur d’éventuelles rétro-commissions qui auraient bénéficié à la campagne présidentielle d’Édouard Balladur... L’avocat espère que Jean-Claude Marin viendra s’expliquer vendredi lors de la rencontre des parties civiles avec le juge antiterroriste Marc Trévidic "sur le choix qui a été fait de communiquer dans la presse alors qu’il n’a nullement connaissance du contenu de la plainte et que sa position est en pleine contradiction avec ses propres écrits du 22 novembre 2007"... Quand il s’agit de retrouver le scooter du prince Jean, il n’y a pas trop de monde, en revanche on laisse ce juge bien seul, on lui entrave sa marche en avant, on ralentit la transmission de documents (et si on peut faire disparaître des scellés dans l’affaire Boulin, j’imagine que ce ne doit pas être difficile de faire disparaître quelques documents du ministère de la défense, de l’économie, de la DCN, des douanes et même de la police puisqu’une première enquête allant dans le sens des accusations actuelles n’a pas donné lieu, grâce au ou plutôt à cause du procureur de la République qui a décidé de tout arrêter, de suite investigatoire et judiciaire)... agoravox.fr/tribune-libre/... "Si Sarko passe pas, ils sont tous morts"En plaçant sur écoute un portable de Thierry Gaubert, la police capte, le 19 juillet, une conversation entre sa fille, Nastasia, et un ami, David C., portant sur les révélations que la femme de M. Gaubert pourrait faire à la police. - Nastasia : "En fait, ils ont trouvé un compte aux Bahamas, et euh... mon père l'avait mis au nom de ma mère." - David : "Oui, oui." - N. : "Donc voilà. Il a dit à ma mère : si tu craques euh..., toute la famille saute, on saute tous (...) Il lui a dit euh... vraiment, on est dans la merde." - D. : "Putain!" - N. : "Ouais. Et euh... personne pour l'aider parce que euh... Copé est trop dans la merde. Hortefeux est trop dans la merde. Et si euh... Sarko ne... ne passe pas au deuxième tour, euh... lui aussi est (inaudible) dans la merde et personne ne l'aide. Il a dit... Mon père, il a dit à ma mère : personne m'aidera. Parce que tout le monde est dans la merde (...). Sarko, il veut même pas l'aider. Enfin là, ça va encore, mais si... si Sarko il passe pas en 2012 euh..., vraiment, ils sont tous dans la merde." - D. : "Ah là je crois que si Sarko il passe pas, ils sont morts." - N. : "Ah ouais. Tous." Gérard Davet et Fabrice Lhomme 22/9/2011
(93) les banques relancent les «subprimes» à la française« Je veux qu'on tranche la question angoissante du hors bilan. A quoi ça sert de fixer aux banques des ratios de solvabilité sur leur bilan si on les autorise à avoir à côté un hors bilan ? (…) Ce qu'on appelle la titrisation. C'est-à-dire que chaque jour, les banques consentaient un prêt à 10h00 du matin, le revendaient à 17h00 le soir, prenaient la commission, le déstockaient, le mettaient dans ce qu'on appelle un SPV et mutualisaient ce mauvais risque », pas content Nicolas Sarkozy. Devant les Français lors de l’émission "Face à la crise" de février 2009, le Président se faisait le champion de la lutte contre les mauvaises pratiques bancaires. Ce n’était pas la dernière, ni la première. On allait donc voir ce qu’on allait voir : sus à la spéculation, halte à la titrisation. Résultat des opérations : le contraire. Le projet de loi intitulé « Régulation bancaire et financière » est un rêve pour le lobby des banques : l’instauration de la titrisation à grande échelle. « Le résultat de quatre années de travail », s'enorgueillit presque l’un de ses animateurs, pas peu fier que son bébé législatif peu amendé par les députés, passe comme une lettre à la poste. Car les parlementaires de la commission des finances qui ont examiné le texte n’ont apparemment pas bien apprécié la portée des petits articles de la fin du texte qui instaurent « Les sociétés de financement de l’habitat. » Effectivement, ca sonne joliment, et quel parlementaire pourrait être contre ? Sauf que ces articles organisent la promotion de la titrisation des créances immobilières, que les banques portent actuellement dans leur bilan, et qu’elles aimeraient bien refourguer ailleurs... Notre ami avocat poursuit : « En permettant ce transfert de la propriété, le texte conduit à créer des produits qui dans leur nature sont sensiblement identiques à ceux qui ont déclenché la crise. Les investisseurs qui avaient acheté les titres américains ont dû assumer à la place des banques l’insolvabilité des ménages américains sur leur prêt immobilier, car ces prêts étaient devenus leur propriété… »... Avec la titrisation, le gouvernement donne une seconde chance au projet de développement du crédit hypothécaire de Nicolas Sarkozy en 2004. En somme, on revient dans le mur qui a conduit à l'explosion de 2008. Sans klaxonner. Mais avec l'aval du Parlement ? Députés de tous les partis, réveillez-vous ! Emmanuel Lévy- Marianne | Jeudi 3 Juin 2010 Voir aussi (26) Visionnaire : subprime à la française!!! Sarko et Madoff.Qu’a donc bien pu dire de si affreux Martine Aubry ? En d’autres termes, pas un moment, ni de près ni de loin, même de façon allusive, elle n’a comparé Sarkozy à Madoff. Elle a simplement fait cette remarque que, quand le chef de l’Etat, recordman français absolu du creusement des déficits publics (et encore, cela, qui n’est pas contestable, elle ne l’a même pas formulé aussi crûment), quand donc, notre panier percé en chef se présente en parangon de la rigueur budgétaire, c’est un peu comme si Madoff brandissait l’étendard de la moralisation de la finance. Propos d’une modération, pour ne pas dire d’un tact, extrême. Pourtant, elle aurait pu faire fort et lancer : « bravo ! Personne encore, avant vous, n’avait réussi cette gageure de tripler les déficits publics et d’alourdir la dette de 750 milliards d’euros en trois ans seulement. Avec un tel bilan, même au Zimbabwe vous obtiendriez un accessit ! ». Elle n’a même pas dit cela ! Madame Aubry est une femme très correcte. Elle s’est donc contentée de se permettre d’un soupçonnet d’ironie. * Crime de lèse-majesté ! Aussitôt l’Elysée mobilise tous ses chiens couchants... (JF Kahn) (92) Grenelle 2 : Les lobbies triomphants... un exemple pour s'en convaincre: regardons les nouvelles mesures proprement hallucinantes introduites en matière d'interdiction des pesticides dangereux dans l'article 36 bis A. Les mesures écrites par les faiseurs de chimie et portées à travers des amendements de députés semble-t-il convaincus, ne permettent plus d'interdire l'usage d'un pesticide uniquement sur des critères sanitaires ou environnementaux. Une évaluation socio-économique supplémentaire sera maintenant nécessaire. Autrement dit, même si un pesticide est reconnu dangereux, il faudra voir si son retrait ne pose pas des problèmes aux firmes qui en tirent profit, aux marchands (coopérateurs et privés) qui le commercialisent et aux agriculteurs qui l'utilisent. Comment justifier une telle mesure par l'intérêt général ? Impossible ! Mais pourquoi ne pas profiter du signal clair de recul sur l'environnement souhaité par la FNSEA et l'UIPP, donné par Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture, en disant que "l'environnement ça commence à bien faire" et qu'"il faudra évaluer l'impact économique et social des mesures environnementales"?... ... Les renoncements nombreux du Grenelle 2 sur des points clés signent au moins une chose : l'habillage communicant dont se drapent président, ministres et soutiens à la pétrochimie n'aura pas permis de nous faire oublier que nous n'avons décidemment pas changé d'époque. Nous sommes plus que jamais dans celle du cynisme et du mensonge... Si l'intérêt général est la vocation et le cœur du travail parlementaire, ces décisions – prises à l'aune de la pression de groupes d'intérêt et en dehors de tout cadre scientifique et agronomique – doivent être remises en question. Rien n'est inéluctable : ce qu'une loi promulgue peut être amendé par d'autres lois. Il est de l'intérêt de tous que les décisions politiques soient cohérentes et conformes aux besoins et aux attentes de la société. Sinon, quelle serait la légitimité de nos instances ? François Veillerette, Dominique Marion, François Thiery, Jean-Paul Jaud, Gaël Delacour et David Berhault in le monde.fr/opinions/.../
(91) La rigueur?S'inviter au débat... Trop souvent, dans notre pays, le temps de la politique par mots, par promesses, par pressions, s'est imposé. Des idées dominantes assénées à l'envi finissent par se trouver ancrées dans les esprits. Si erronées ou réductrices qu'elles puissent être, elles finissent par acquérir, par leur simple et incessante répétition, le caractère de vérités établies. On ne saurait les mettre en doute sans se heurter à la vindicte, voire à l'ostracisme, de multiples groupes de pression... Il y avait naguère un principe fondamental du droit: ne jamais engendrer, par une mesure déstabilisatrice, une situation pire que celle que la mesure en question cherche à corriger. A cette aune, nos critiques sont fondées. Qu'il s'agisse des attaques répétées contre le service public, l'Éducation nationale et les fonctionnaires, contre la Sécurité sociale, bien commun des Français, depuis plus de soixante ans. Qu'il s'agisse des fondamentaux du dialogue social que certains, sous prétexte de modernité, supportent difficilement. On ne peut ainsi rejeter l'avis de nos concitoyens impliqués, engagés, militants, au prétexte qu'ils ne participeraient pas des «lumières de la technocratie ». Technocratie dont il faut malheureusement constater qu'elle n'intègre plus guère d'autres propositions que celles issues de ses rangs, de sa raison classificatoire, de ses conceptions finalement. Technocratie de la finance, de l'assurance dont il faut malheureusement constater que les événements tellement graves des trois dernières années ne lui auront guère appris. Indifférence aux conséquences désastreuses d'une sophistication excessive des produits, d'une segmentation outrancière des risques et d'une myopie généralisée sur leur véritable nature. Il s'agit là de l'idéologie de l'intérêt, de la marchandisation du monde, de la croyance dans des mécanismes fantasmatiques de régulation automatique. Mais lorsque la privatisation des profits s'accompagne d'une socialisation massive des pertes en les imposant aux contribuables et aux cotisants, on «tangente» l'inacceptable. Dans le même temps, on donne au monde associatif, coopératif et mutualiste des leçons de transparence, d'équité fiscale, de bonne gouvernance. Il faut que nous ayons les nerfs solides pour garder notre calme... Thiérry Beaudet - Valeurs mutualistes N°266 mai/juin 2010
"Ségolène Royal demande à Nicolas Sarkozy de renoncer aux mesures de rigueur scandaleuses qu'il a annoncées hier et qui frappent les Français les plus modestes, et de rétablir immédiatement la prime de 150 euros versée à 3 millions de familles, ainsi que l'exonération de charges dont bénéficiaient les très petites entreprises lorsqu'elles embauchaient. Les ressources fiscales et les économies que recherche le gouvernement pour boucher un déficit énorme qu'il a lui-même creusé, ne doivent pas être trouvées sur le dos des plus pauvres mais chez les plus fortunés, en commençant par la suppression du bouclier fiscal et une véritable lutte contre les évadés fiscaux. La France a besoin de justice sociale et de justice fiscale pour avancer." Comme beaucoup de commentateurs le soulignent depuis des semaines voire des mois, la facture du sauvetage de l'Euro, qui est avant tout un sauvetage des banques et de la sphère financière, va in fine être payée par les peuples, via des plans de rigueur, d'austérité ou autre plans d'ajustement du FMI. Heureusement qu'il reste à gauche un leadership pour monter au créneau avec force et pour ne pas laisser faire ce nouveau tour de passe-passe au profit des mêmes.. http://www.lepost.fr/...
JFKahn : ... "Des mesures de rigueur acceptables et efficaces, on pourrait en décliner quelques-unes : si on récupérait les 15 milliards qu’a coûté la loi TEPA, défiscalisation des heures supplémentaires comprise ; les 23 milliards correspondant aux niches fiscales les plus iniques, telle la fameuse niche Copé qui exonèrent les plus-values générées par les ventes de filiales de grandes société ; les 20 milliards que représentent ce que nous dépensons de plus que l’Allemagne et la Grande-Bretagne en matière militaire ; les 20 milliards qui correspondent à la partie la plus obsolète des réductions de charges sociales accordées aux grandes entreprises pour faire passer les 35 heures ; les 3 milliards de baisse de TVA sur l’hôtellerie et la restauration qui n’ont quasiment pas créé d’emplois ; les milliards de trop que coûte le train de vie de l’Etat, présidence de la République en tête (le plus dispendieux, et de loin, de toute l’Europe en frais de personnel, d’apparat, de protection, de transport, de communication, etc.) ; et quelques autres milliards qui servent à subventionner des associations bidons ou amies, voire des clientèles… si, donc, on réinjectait dans le budget ces quelques 90 milliards que représentent, soit des dépenses abusives, soit des moindres recette aberrantes, on réduirait considérablement le déficit des comptes publics. Mais, il est évident qu’on ne fera pas ces choix-là. On préférera, entre autres, couper dans les dépenses sociales... Le président pourra bientôt faire joujou avec son nouvel avion personnel, un Airbus A330-200 tout refait à neuf façon Roi-Soleil des temps aériens. Ce matin, le Parisien nous en dit plus. "Pour respecter le cahier des charges de l’Elysée, il a fallu désosser entièrement la cabine. A présent, une soixantaine de fauteuils business remplacent les 324 sièges initiaux et une grande salle de réunion a été dessinée. A bord, le président disposera d’une chambre et d’une vraie douche. Côté technologie (fax, téléphone, ordinateur), on a choisi le dernier cri, et les passagers auront la possibilité de surfer sur le Net à 10000 m d’altitude. Enfin, la carlingue a été renforcée et l’avion équipé d’un système de leurre antimissiles". Coût total de l'opération: 176 millions d'Euros. Je répète, 176 millions d'euros. Ajoutons également que l'heure de vol reviendra à 20 000 euros (contre 8000 pour un appareil ordinaire). Par Bruno Roger-Petit Vue par François Morel
Analyse de la crise financière par Jacques Généreux
... En surexploitant le travail, en comprimant les salaires et le
financement des biens publics, ce modèle réprimait en fait les bases de sa
propre croissance pourtant nécessaire pour dégager les profits exorbitants
exigés par le capital. Pour surmonter cette contradiction, les innovations
financières ont permis d’entretenir une croissance artificielle par le
surendettement des ménages et par le financement à crédit de la spéculation
boursière et immobilière. Le monde subit aujourd’hui les conséquences de
l’inéluctable écroulement d’une montagne de dettes privées qui n’étaient
gagées sur aucune progression de la richesse réelle. L’éclatement des
bulles spéculatives engendre la crise de confiance, la crise du crédit et
finalement la crise de l’économie réelle, la récession, le chômage et
l’assèchement des ressources publiques... |
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