Pour
comprendre l’idéologie qui sous-tend la réforme des retraites, deux chiffres
valent mieux que tous les longs discours : la taxation des hauts revenus
rapportera environ 230 millions d’euros ; les mesures d’âge qui pénaliseront
d’abord les salariés (62 ans pour l’âge légal du départ à la retraite
et 67 ans pour l’âge de la retraite à taux plein) permettront d’économiser
19 milliards d’euros ! D’un côté, un pourboire, de l’autre le coup
de bambou... les uns cumulent les galères, les autres les privilèges...
(www.marianne2.fr/
)
Régis
Soubrouillard - Marianne | Mercredi 27 Octobre 2010
La
semaine dernière, dans le Guardian, l’économiste lançait un appel aux
Français à ne pas céder : « Les manifestants français ont raison : il n'est
pas nécessaire de repousser l'âge de départ à la retraite ». Il critique l’argument
selon lequel « comme l’espérance de vie augmente, il faut absolument
travailler plus longtemps. L’âge de départ à la retraite a été déplacé
pour la dernière fois en 1983. Depuis, le PIB par habitant a augmenté de 45 %.
L’augmentation de la durée de vie est très limitée en comparaison »,
estime Mark Weisbrot. « L’augmentation du revenu national a été largement
suffisante pour compenser les changements démographiques. Une nouvelle fois, la
plupart des médias pense que les Français sont irréalistes et qu’ils
devraient accepter ce programme comme les autres peuples. L’espérance de vie
augmente. Nous devons donc travailler plus longtemps argumentent-ils. Ce point
de vue est partiel. C’est un peu comme si l’on ne donnait que la moitié d’un
résultat de baseball (ou de football, si vous préférez). Il est important de
comprendre que la productivité et le PIB auront eux aussi augmenté en même
temps et qu’il est donc en effet possible pour les Français de choisir de
passer plus de temps à la retraite et de financer ce choix de société »...
...
A
l’inverse des éditocrates et des professionnels du fast-thinking qui, en bons
moutons, n’envisagent que l’alignement comme porte de sortie, Mark Weisbrot
croît encore en une certaine « exception » française : « Les Français sont
en train de se battre pour l’avenir de l’Europe et donnent un bon exemple
aux autres pays. Nous pouvons seulement espérer qu’ici, aux Etats-Unis, alors
que des attaques contre les acquis se préparent, nous serons capables de
repousser les coupes budgétaires prévues contre un système de sécurité
sociale déjà mis à mal ».
Un
article du Lancet, la plus prestigieuse revue médicale, "Inequalities in
healthy life years ... in 2005" (décembre 2008), est très éclairant.
Plus que l'espérance de vie à la naissance, les auteurs jugent déterminante
l'espérance de vie sans limitation physique ou mentale moyenne ou lourde à 50
ans. En termes simples, de combien d'années sans handicap dispose-t-on en
moyenne lorsqu'on a 50 ans ? Sur l'ensemble de l'Europe, cette espérance est en
deçà de vingt ans. On est donc en moyenne limité bien avant 70 ans, lorsqu'on
a aujourd'hui 50 ans. Pour les auteurs du Lancet, cette variable démographique
est essentielle pour la soutenabilité des réformes de retraites en Europe.
Plus l'âge à taux plein est proche de la limite physiologique actuelle, plus
on risque de toucher une population qui rencontrera des difficultés pour se
maintenir en emploi avant la retraite...
...
La réforme Fillon-Woerth est un pari. En cas d'échec, elle se résumerait à
transformer des retraités en chômeurs, avec à la clé une hausse des
cotisations sociales et des pensions réduites. S'y ajouterait un échec
sociétal : de nombreux Français ne connaîtraient pas d'années de retraite
sans limitation physique ou mentale.
Mais
le pari peut être gagné. Il faudrait pour cela un bouleversement profond et
immédiat de la gestion des ressources humaines en France. Las, en décidant de
retirer à la médecine du travail son indépendance et en la soumettant à
l'autorité de l'employeur, le gouvernement ajoute un frein à cette
transformation nécessaire. Déconcertant ! Philippe
Askenazy, directeur de recherche au CNRS, (05.10.10.)
"Un
économiste venu de Mars ne comprendrait pas que la planète France débatte de
la manière d'augmenter la durée du travail dans l'avenir pour des personnes
ayant déjà un certain âge, alors qu'on ne parvient pas à donner aujourd'hui
du travail aux jeunes. En termes d'économie immédiate, la question des
retraites n'a aucun sens. Le gouvernement veut donner l'impression qu'il
affronte la réalité, la vérité est qu'il fuit la réalité." Et
l'auteur d'Après la démocratie (Gallimard, 2008) de préciser à propos de ce
qu'il appelle "la métaphysique des retraites" : "Nos sociétés
ont des préoccupations de gens âgés (...). Le vrai problème de la France,
c'est la disparition de notre industrie, les délocalisations d'entreprises, la
stagnation du niveau de vie. A terme, si nous ne faisons rien, notre société
est menacée d'appauvrissement, ce qui remettrait complètement en question
toutes les décisions qu'on prépare sur les retraites. (...) Dans ce décalage
temporel, ce qui me choque le plus, c'est la place épouvantable qui est faite
aux jeunes. (...) Or je suis désolé d'être obligé de le rappeler : l'avenir
d'une société, ce sont ses jeunes, pas ses vieux !"
sous les sanglots de
rage de la déroute de lébleus, il arrive que les radios reviennent sur la
réforme des retraites, dont le contenu a été dévoilé au siècle dernier,
pardon, avant-hier. C'est en général pour faire entendre des interviews
désolées, résignées, recueillies à la porte d'une usine. Par ailleurs,
parviennent des sondages qui répètent tous la même chose : les Français,
dans leur majorité, sont opposés à cette réforme. Par ailleurs enfin, les
chefs syndicaux, maintiennent une protestation que neutralise l'identité même
de ceux qui l'expriment. Ce matin, sur RTL, c'était Bernard Thibault, qui
a semblé apprendre à un Aphatie stupéfait la tenue du briefing masqué de
Christine Lagarde, que
je vous racontais hier, sitôt terminée la conférence de presse à grand
spectacle de Woerth. Il faut s'informer, Aphatie ! Il faut lire les bons
sites!..
Vous
avez déjà entendu un ministère pousser un cri du coeur ? Il y en a un
qui a eu cette chance, c'est Philippe Le Coeur, journaliste au Monde, et tenancier
du blog "contes publics". "C'est un bonus, et nous en
aurons bien besoin" s'est exclamé "le ministère" des
Finances, en commentant hier la réforme des retraites que Woerth venait à
peine de dévoiler. O divines mesures, qui feront baisser le déficit public de
0,5 % dès 2013, s'est on félicité "dans l'entourage de Christine
Lagarde", ou encore "auprès de Christine Lagarde".
Et 2013, c'est important, précisent Les Echos, car il s'agit avant tout, avec
cette réforme, de "vendre la dette française". Et lémarchés, qui
vont acheter de la dette française, ne veulent pas entendre parler de 2020.
2020, c'est loin. C'est le siècle prochain. "Le marché se focalise
actuellement sur un horizon de trois à quatre ans", précisent Les
Echos. Il faut que l'orange crache son jus. Et tout de suite...
arretsurimages.net/vite.php?id=8367
...
Mais encore faut-il prendre la mesure de l'extraordinaire campagne de
conditionnement, qui a abouti à présenter la retraite à 60 ans comme un
"tabou", qu'il faudrait "faire sauter". Nous avons donc
invité un des plus fervents partisans de la retraite à 60 ans, l'inspecteur du
travail socialiste Gérard Filoche, un des rares aujourd'hui à oser lancer carrément,
sur un plateau de télévision, "qu'il n'y a pas de problème de
financement des retraites en France". Évidemment, cette thèse est
tellement à contre-courant qu'elle est difficile à expliquer. Et la solution
Filoche suppose un total changement de système économique : c'est le mérite
de l'âpre débat avec un journaliste de L'Expansion, Emmanuel Lechypre, que
d'amener Filoche à le préciser, dans une discussion qui s'échappe du terrain
des retraites, pour aller fureter du côté de l'emploi, des heures supplémentaires,
et de la privatisation de l'énergie. Eh oui : l'économie est un tout.
Notre
émission est ici, Ses meilleurs moments sont là :
Nicolas
Sarkozy a clairement confirmé pour qui il gouverne réellement : les
détenteurs du capital ne cachent pas leur satisfaction à l’annonce d’un
projet de réforme des retraites qui comble leurs attentes... Nicolas Sarkozy
est un spécialiste reconnu du double langage. Si le dimanche est propice aux
tirades contre les dérives du capitalisme financier, les autres jours de la
semaine il cherche à « rassurer les marchés » en réduisant les dépenses
sociales... le choix de repousser l’âge de départ à la retraite à 62
ans est dicté par un seul impératif, celui de montrer aux spéculateurs la
détermination de la France à réduire vite son déficit public sans écorner
les revenus financiers... france.attac.org/spip.php?article11498
...
Le régime actuel veut maintenir le départ à 60 ans pour les 10.000 salariés
dont l'usure professionnelle sera avérée par une incapacité physique égale
ou supérieure à 20%. A première vue, cela semble généreux, mais en fait,
cela signifie que ceux qui exercent un métier pénible pourront partir en
retraite à la condition d'être en partie incapables, donc invalides, donc
malades. Il faut bien mesurer la portée de cette mesure pour ce qu'elle dit de
la nature profonde de ceux qui nous gouvernent aujourd'hui. Reconnaître un
droit à la retraite uniquement pour cause de maladie, d'invalidité,
représente un recul social considérable. C'est le faire-part des acquis de
1936, 1945, 1981 qui est ainsi dressé. Mépris des hommes, mépris du travail,
mépris de la justice sociale, c'est le retour à Germinal.
Cela
signifie que l'actuel pouvoir estime que le monde du travail est déconnecté de
cette part de l'humanité qui peut jouir de la vie. Pour cette droite-là,
l'être humain qui appartient au monde du travail est d'abord et avant tout un
contributeur de production au service des puissants. Ainsi se démasque cette
droite profonde, aujourd'hui au pouvoir, lorsqu'elle se dépouille de
l'héritage gaullien que dans le fond, elle n'a jamais accepté... Bruno
Roger-Petit lepost.fr/article/2010/06/17/...
...
Au-delà des contrevérités que gouvernement et patronat assènent
quotidiennement en matière de financement des retraites, ce qui est en jeu, c’est
la place du travail dans la vie, la place des travailleurs et des retraités à
qui il n’est reconnu que le devoir d’exister comme subordonnés à l’exigence
du capital et uniquement comme tels. Ce qui est en jeu aussi, c’est le type de
développement humain qui est promu : à la nouvelle contre-réforme des
retraites correspond un modèle d’où est exclue la possibilité d’utiliser
les gains de productivité pour réduire la durée du travail et dans lequel la
société est vouée à jamais au productivisme... jacquesgenereux.fr/news/retraites-une-reforme-injuste
Certains
lecteurs se demandent sans doute déjà quel peut bien être le rapport entre
l'actuel président de la République, ce qu'il incarne, ce qu'il représente et
cette équipe de France pathétique d'ores et déjà éliminée de la Coupe du
monde.
Pourtant,
c'est évident. Il y a tant et tant de valeurs partagées. Il est même plus
qu'aisé d'en dresser la liste, comme ça, au débotté. L'arrogance qui le
dispute à la suffisance, le "bling-bling" qui est présenté comme
l'accomplissement d'une vie d'Homme, les Zahia qui se succèdent dans la
coulisse, l'argent qui est érigé en mètre-étalon des valeurs humaines,
l'intolérance qui est déployée par les sots contre les plepost.fr/...
Par Bruno
Roger-Petit
Poussez-vous,
les retraites ! Poussez-vous, le G20 ! Du balai, l'économie, l'étranger !
Place au désastre, au champ de ruines, au Deuil National, à l'introspection,
à la reconstruction, au grand chantier, au tout-est-à-réinventer, aux
Zétagénéraux, place, place ! Ce matin, on apprend en même temps que Sarkozy
a annulé un rendez-vous prévu cet après-midi sur le prochain G20 avec des
ONG, rendez-vous prévu, pas de chance, juste au moment où il a finalement
accepté de recevoir le joueur de foutebôle Thierry Henry (mais rien à voir,
évidemment). Mardi, apprend-on dans
Libé, il avait planté là la présidente
suisse : coïncidence, il y avait au même moment un match de l'équipe de
France (mais rien à voir, évidemment)... (arretsurimages.net/vite.php?id=8426
)
Selon
Mediapart,
un rapport de synthèse de la police luxembourgeoise "désigne nommément
Nicolas Sarkozy comme ayant été l'architecte (...) d'un dispositif occulte qui
aurait été utilisé pour le financement illicite de la campagne présidentielle
de son mentor Édouard Balladur grâce aux ventes d’armes"... L'enquête
luxembourgeoise mentionne ainsi l’existence d’un courrier signé de deux
administrateurs de Heine qui a été "adressé à M. Nicolas
Sarkozy, ministre de l’Intérieur, le 29 novembre 2006 où on lui
demande des instructions par rapport à la démarche à suivre concernant le
risque de liquidation judiciaire de la société Heine", toujours selon
Mediapart. Les policiers commentent: "Il est du moins étonnant de poser
une telle question à un ministre français"...
Questionné
par la presse en juin 2009, Nicolas Sarkozy avait qualifié de "fable"
la thèse d'un financement occulte de la campagne d'Édouard Balladur. L'ancien
Premier ministre a lui aussi fermement démenti tout financement illégal de sa
campagne présidentielle de 1995... ... Me Olivier Morice, l'avocat de six
familles de victimes de l'attentat de Karachi, a estimé que "ce rapport
montre que Nicolas Sarkozy est au cœur de la corruption et qu'il a menti aux
familles". "Nous ne sommes pas en présence d'une fable mais d'un
mensonge d'État", et "les familles sont indignées et demandent sa démission".
Baptiste
Legrand - Nouvelobs.com 2/6/2010
La
fable de Sarkozy
...
Marin, sans même connaître la plainte déposée par maître Morice en début
de
semaine déclare les faits prescrits (Le NouvelObs) : L’avocat
des familles des victimes de l’attentat de Karachi, Olivier Morice, a accusé
mercredi 16 juin le procureur de Paris Jean-Claude Marin d’avoir pour unique
préoccupation de "protéger Nicolas Sarkozy" en tentant d’éviter
toute enquête sur d’éventuelles rétro-commissions qui auraient bénéficié
à la campagne présidentielle d’Édouard Balladur... L’avocat espère que
Jean-Claude Marin viendra s’expliquer vendredi lors de la rencontre des
parties civiles avec le juge antiterroriste Marc Trévidic "sur le choix
qui a été fait de communiquer dans la presse alors qu’il n’a nullement
connaissance du contenu de la plainte et que sa position est en pleine
contradiction avec ses propres écrits du 22 novembre 2007"...
Quand il s’agit de retrouver le scooter du prince Jean, il n’y a pas trop de
monde, en revanche on laisse ce juge bien seul, on lui entrave sa marche en
avant, on ralentit la transmission de documents (et si on peut faire disparaître
des scellés dans l’affaire Boulin, j’imagine que ce ne doit pas être
difficile de faire disparaître quelques documents du ministère de la défense,
de l’économie, de la DCN, des douanes et même de la police puisqu’une
première enquête allant dans le sens des accusations actuelles n’a pas donné
lieu, grâce au ou plutôt à cause du procureur de la République qui a décidé
de tout arrêter, de suite investigatoire et judiciaire)... agoravox.fr/tribune-libre/...
"Si
Sarko passe pas, ils sont tous morts"
En
plaçant sur écoute un portable de Thierry Gaubert, la police capte, le 19
juillet, une conversation entre sa fille, Nastasia, et un ami, David C., portant
sur les révélations que la femme de M. Gaubert pourrait faire à la
police.
-
Nastasia : "En fait, ils ont trouvé un compte aux Bahamas, et euh... mon
père l'avait mis au nom de ma mère." - David : "Oui, oui." - N.
: "Donc voilà. Il a dit à ma mère : si tu craques euh..., toute la
famille saute, on saute tous (...) Il lui a dit euh... vraiment, on est dans la
merde." - D. : "Putain!" - N. : "Ouais. Et euh... personne
pour l'aider parce que euh... Copé est trop dans la merde. Hortefeux est trop
dans la merde. Et si euh... Sarko ne... ne passe pas au deuxième tour, euh...
lui aussi est (inaudible) dans la merde et personne ne l'aide. Il a dit... Mon
père, il a dit à ma mère : personne m'aidera. Parce que tout le monde est
dans la merde (...). Sarko, il veut même pas l'aider. Enfin là, ça va encore,
mais si... si Sarko il passe pas en 2012 euh..., vraiment, ils sont tous dans la
merde." - D. : "Ah là je crois que si Sarko il passe pas, ils sont
morts." - N. : "Ah ouais. Tous."
Gérard
Davet et Fabrice Lhomme 22/9/2011
«
Je veux qu'on tranche la question angoissante du hors bilan. A quoi ça sert de
fixer aux banques des ratios de solvabilité sur leur bilan si on les autorise
à avoir à côté un hors bilan ? (…) Ce qu'on appelle la titrisation.
C'est-à-dire que chaque jour, les banques consentaient un prêt à 10h00 du
matin, le revendaient à 17h00 le soir, prenaient la commission, le
déstockaient, le mettaient dans ce qu'on appelle un SPV et mutualisaient ce
mauvais risque », pas content Nicolas Sarkozy. Devant les Français lors de l’émission
"Face à la crise" de février 2009, le Président se faisait le
champion de la lutte contre les mauvaises pratiques bancaires. Ce n’était pas
la dernière, ni la première.
On
allait donc voir ce qu’on allait voir : sus à la spéculation, halte à la
titrisation. Résultat des opérations : le contraire. Le projet de loi
intitulé «
Régulation bancaire et financière » est un rêve pour le lobby des
banques : l’instauration de la titrisation à grande échelle. « Le résultat
de quatre années de travail », s'enorgueillit presque l’un de ses
animateurs, pas peu fier que son bébé législatif peu amendé par les
députés, passe comme une lettre à la poste.
Car
les parlementaires de la commission des finances qui ont examiné le texte n’ont
apparemment pas bien apprécié la portée des petits articles de la fin du
texte qui instaurent «
Les sociétés de financement de l’habitat. » Effectivement, ca sonne
joliment, et quel parlementaire pourrait être contre ? Sauf que ces articles
organisent la promotion de la titrisation des créances immobilières, que les
banques portent actuellement dans leur bilan, et qu’elles aimeraient bien
refourguer ailleurs... Notre ami avocat poursuit : « En permettant ce transfert
de la propriété, le texte conduit à créer des produits qui dans leur nature
sont sensiblement identiques à ceux qui ont déclenché la crise. Les
investisseurs qui avaient acheté les titres américains ont dû assumer à la
place des banques l’insolvabilité des ménages américains sur leur prêt
immobilier, car ces prêts étaient devenus leur propriété… »... Avec la
titrisation, le gouvernement donne une seconde chance au projet de
développement du crédit hypothécaire de Nicolas Sarkozy en 2004. En somme, on
revient dans le mur qui a conduit à l'explosion de 2008. Sans klaxonner. Mais
avec l'aval du Parlement ? Députés de tous les partis, réveillez-vous ! Emmanuel
Lévy- Marianne | Jeudi 3 Juin 2010
Voir
aussi (26)
Visionnaire : subprime à la française!!!
Qu’a
donc bien pu dire de si affreux Martine Aubry ? En d’autres termes, pas un
moment, ni de près ni de loin, même de façon allusive, elle n’a comparé
Sarkozy à Madoff. Elle a simplement fait cette remarque que, quand le chef de l’Etat,
recordman français absolu du creusement des déficits publics (et encore, cela,
qui n’est pas contestable, elle ne l’a même pas formulé aussi crûment),
quand donc, notre panier percé en chef se présente en parangon de la rigueur
budgétaire, c’est un peu comme si Madoff brandissait l’étendard de la
moralisation de la finance. Propos d’une modération, pour ne pas dire d’un
tact, extrême. Pourtant, elle aurait pu faire fort et lancer : « bravo !
Personne encore, avant vous, n’avait réussi cette gageure de tripler les
déficits publics et d’alourdir la dette de 750 milliards d’euros en trois
ans seulement. Avec un tel bilan, même au Zimbabwe vous obtiendriez un accessit
! ». Elle n’a même pas dit cela ! Madame Aubry est une femme très correcte.
Elle s’est donc contentée de se permettre d’un soupçonnet d’ironie. *
Crime de lèse-majesté !
Aussitôt
l’Elysée mobilise tous ses chiens couchants... (JF
Kahn)
...
un exemple pour s'en convaincre: regardons les nouvelles mesures proprement
hallucinantes introduites en matière d'interdiction des pesticides dangereux
dans l'article 36 bis A. Les mesures écrites par les faiseurs de chimie et
portées à travers des amendements de députés semble-t-il convaincus, ne
permettent plus d'interdire l'usage d'un pesticide uniquement sur des critères
sanitaires ou environnementaux. Une évaluation socio-économique
supplémentaire sera maintenant nécessaire. Autrement dit, même si un
pesticide est reconnu dangereux, il faudra voir si son retrait ne pose pas des
problèmes aux firmes qui en tirent profit, aux marchands (coopérateurs et
privés) qui le commercialisent et aux agriculteurs qui l'utilisent. Comment
justifier une telle mesure par l'intérêt général ? Impossible ! Mais
pourquoi ne pas profiter du signal clair de recul sur l'environnement souhaité
par la FNSEA et l'UIPP, donné par Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture, en
disant que "l'environnement ça commence à bien faire" et qu'"il
faudra évaluer l'impact économique et social des mesures
environnementales"?...
...
Les renoncements nombreux du Grenelle 2 sur des points clés signent au moins
une chose : l'habillage communicant dont se drapent président, ministres et
soutiens à la pétrochimie n'aura pas permis de nous faire oublier que nous
n'avons décidemment pas changé d'époque. Nous sommes plus que jamais dans
celle du cynisme et du mensonge... Si l'intérêt général est la vocation et
le cœur du travail parlementaire, ces décisions – prises à l'aune de la
pression de groupes d'intérêt et en dehors de tout cadre scientifique et
agronomique – doivent être remises en question.
Rien
n'est inéluctable : ce qu'une loi promulgue peut être amendé par
d'autres lois. Il est de l'intérêt de tous que les décisions politiques
soient cohérentes et conformes aux besoins et aux attentes de la société.
Sinon, quelle serait la légitimité de nos instances ?
François
Veillerette, Dominique
Marion, François
Thiery, Jean-Paul
Jaud, Gaël
Delacour et David
Berhault in le
monde.fr/opinions/.../
S'inviter
au débat... Trop souvent, dans notre pays, le temps de la politique par mots,
par promesses, par pressions, s'est imposé. Des idées dominantes assénées à
l'envi finissent par se trouver ancrées dans les esprits. Si erronées ou
réductrices qu'elles puissent être, elles finissent par acquérir, par leur
simple et incessante répétition, le caractère de vérités établies. On ne
saurait les mettre en doute sans se heurter à la vindicte, voire à
l'ostracisme, de multiples groupes de pression... Il y avait
naguère un principe fondamental du droit: ne jamais engendrer, par une
mesure déstabilisatrice, une situation pire que celle que la mesure en question
cherche à corriger. A cette aune, nos critiques sont fondées. Qu'il s'agisse
des attaques répétées contre le service public, l'Éducation nationale et les
fonctionnaires, contre la Sécurité sociale, bien commun des Français, depuis
plus de soixante ans. Qu'il s'agisse des fondamentaux du dialogue social que
certains, sous prétexte de modernité, supportent difficilement. On ne peut
ainsi rejeter l'avis de nos concitoyens impliqués, engagés, militants, au
prétexte qu'ils ne participeraient pas des «lumières de la technocratie ».
Technocratie dont il faut malheureusement constater qu'elle n'intègre
plus guère d'autres propositions que celles issues de ses rangs, de sa raison
classificatoire, de ses conceptions finalement. Technocratie de la finance, de
l'assurance dont il faut malheureusement constater que les événements
tellement graves des trois dernières années ne lui auront guère appris.
Indifférence aux conséquences désastreuses d'une sophistication excessive des
produits, d'une segmentation outrancière des risques et d'une myopie
généralisée sur leur véritable nature. Il s'agit là de l'idéologie de
l'intérêt, de la marchandisation du monde, de la croyance dans des mécanismes
fantasmatiques de régulation automatique. Mais lorsque la privatisation
des profits s'accompagne d'une socialisation massive des pertes en les imposant
aux contribuables et aux cotisants, on «tangente» l'inacceptable. Dans le
même temps, on donne au monde associatif, coopératif et mutualiste des leçons
de transparence, d'équité fiscale, de bonne gouvernance. Il faut que nous
ayons les nerfs solides pour garder notre calme...
Thiérry
Beaudet - Valeurs mutualistes N°266 mai/juin 2010
"Ségolène Royal
demande à Nicolas Sarkozy de renoncer aux mesures de
rigueur scandaleuses qu'il a annoncées hier et qui frappent les Français les
plus modestes, et de rétablir immédiatement la prime de 150 euros versée à
3 millions de familles, ainsi que l'exonération de charges dont bénéficiaient
les très petites entreprises lorsqu'elles embauchaient.
Les ressources fiscales et les économies que recherche le gouvernement pour
boucher un déficit énorme qu'il a lui-même creusé, ne doivent pas être
trouvées sur le dos des plus pauvres mais chez les plus fortunés, en
commençant par la suppression du bouclier fiscal et une véritable lutte contre
les évadés fiscaux. La France a besoin de justice sociale et de justice
fiscale pour avancer."
Comme beaucoup de commentateurs le soulignent depuis des semaines voire des
mois, la facture du sauvetage de l'Euro, qui est avant tout un sauvetage des
banques et de la sphère financière, va in fine être payée par les peuples,
via des plans de rigueur, d'austérité ou autre plans d'ajustement du FMI.
Heureusement qu'il reste à gauche un leadership pour monter au créneau avec
force et pour ne pas laisser faire ce nouveau tour de passe-passe au profit des
mêmes.. http://www.lepost.fr/...
JFKahn :
...
"Des mesures de rigueur acceptables et efficaces,
on pourrait en décliner quelques-unes : si on récupérait les 15 milliards qu’a
coûté la loi TEPA, défiscalisation des heures supplémentaires comprise ; les
23 milliards correspondant aux niches fiscales les plus iniques, telle la
fameuse niche Copé qui exonèrent les plus-values générées par les ventes de
filiales de grandes société ; les 20 milliards que représentent ce que nous
dépensons de plus que l’Allemagne et la Grande-Bretagne en matière militaire
; les 20 milliards qui correspondent à la partie la plus obsolète des
réductions de charges sociales accordées aux grandes entreprises pour faire
passer les 35 heures ; les 3 milliards de baisse de TVA sur l’hôtellerie et
la restauration qui n’ont quasiment pas créé d’emplois ; les milliards de
trop que coûte le train de vie de l’Etat, présidence de la République en
tête (le plus dispendieux, et de loin, de toute l’Europe en frais de
personnel, d’apparat, de protection, de transport, de communication, etc.) ;
et quelques autres milliards qui servent à subventionner des associations
bidons ou amies, voire des clientèles… si, donc, on réinjectait dans le
budget ces quelques 90 milliards que représentent, soit des dépenses abusives,
soit des moindres recette aberrantes, on réduirait considérablement le
déficit des comptes publics. Mais, il est évident qu’on ne fera pas ces
choix-là. On préférera, entre autres, couper dans les dépenses sociales...
Le président pourra bientôt faire joujou avec son nouvel avion personnel,
un Airbus A330-200 tout refait à neuf façon Roi-Soleil
des temps aériens.
Ce matin, le Parisien nous en dit plus. "Pour respecter le cahier des
charges de l’Elysée, il a fallu désosser entièrement la cabine. A présent,
une soixantaine de fauteuils business remplacent les 324 sièges initiaux et une
grande salle de réunion a été dessinée. A bord, le président disposera d’une
chambre et d’une vraie douche. Côté technologie (fax, téléphone,
ordinateur), on a choisi le dernier cri, et les passagers auront la possibilité
de surfer sur le Net à 10000 m d’altitude. Enfin, la carlingue a été
renforcée et l’avion équipé d’un système de leurre antimissiles".
Coût total de l'opération: 176 millions d'Euros. Je répète, 176 millions
d'euros. Ajoutons également que l'heure de vol reviendra à 20 000 euros
(contre 8000 pour un appareil ordinaire). Par Bruno
Roger-Petit