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(35) Vous avez dit civilisation ?C'était le 31 décembre 2007. Nicolas Sarkozy présentait ses vœux aux Français: "Depuis trop longtemps, la politique se réduit à la gestion, restant à l'écart des causes réelles de nos maux, qui sont souvent plus profondes. J'ai la conviction que dans l'époque où nous sommes, nous avons besoin d'une politique de civilisation." Et il insistait, quelques jours plus tard, devant les journalistes : "Cette nécessité s'est imposée à chaque fois qu'un grand choc politique, économique, technologique, scientifique est venu ébranler les certitudes intellectuelles..." Bien vu et pas mal dit. Sauf que c'était du vent. Content de son effet et de la fébrilité qu'il avait déclenchée dans le Landerneau intellectuel, le président de la République n'avait pas tardé à ranger le concept au magasin des accessoires de la communication. Oubliée, envolée depuis un an, la politique de civilisation ! Dommage, car il en aurait bien besoin, aujourd'hui, pour tenter d'éclairer les Français, comme il s'apprête à le faire, sur les chamboulements du monde et son propre dessein... Comment prêcher à tout bout de champ le culte de l'efficacité - principe d'action parfaitement légitime au demeurant - quand, sur le terrain économique où il était censé, par excellence, faire la preuve de sa pertinence, il débouche sur la crise la plus grave depuis quatre-vingts ans ? Comment prôner la "culture du résultat", de la "performance" et de l'"excellence", notions chères au chef de l'État, quand celles-ci se résument chez les financiers les plus huppés à la recherche compulsive du jackpot permanent ? Comment plaider devant les sans-grade en faveur de la responsabilité individuelle quand les maîtres du monde peuvent s'en exonérer ? Comment défendre l'"entreprise France" quand cela conduit à faire du citoyen un client et du service une marchandise ? Comment redonner du sens à ce qui tisse une société quand on a dénoncé, au nom de cet utilitarisme, les solidarités collectives d'hier - forcément "archaïques" - sans en proposer de nouvelles? Autant de questions auxquelles les Français attendent désormais des réponses. Le problème de Nicolas Sarkozy est que ces postulats constituent le socle même de ses convictions et de son projet. Et que, pour l'avoir déjà sortie de son chapeau il y a un an, il ne peut plus nous refaire le coup de la politique de civilisation. Gérard Courtois dans http://www.lemonde.fr/...civilisation...156
(34) BonimenteurAlors quand Sarkozy fait la morale, et découvre l'ampleur des dégâts, il ferait bien de relire Maurice Allais... Maurice Allais apporte une réponse sommes toute assez censée à la crise Financiére actuelle : La création monétaire doit relever de l’État et de l’État seul. Toute création monétaire autre que la monnaie de base par la Banque centrale doit être rendue impossible, de manière que disparaissent les « faux droits » résultant actuellement de la création de monnaie bancaire J'ai toujours pensé que les hommes politiques évoluaient entre incompétences ( souvent graves ) et cynisme (sincère), chez Sarkozy, ces deux travers semblent à égalité, mais je pencherai volontiers pour l'incompétence qu'il masque, comme tout bon vendeur qui se respecte, ( il est avocat !) par des boniments présentés comme arguments. L'excellent bonimenteur prend ses arguments chez celui qui l'écoute, et nous ressort ce que nous voulons bien entendre. (Fable de la Fontaine). Son principal atout est de trouver des lieux de foules ou il puisse captiver l'attention, peut importe ce qu'il a vendre, ce sont des acheteurs dont il besoin à qui il vendra ce qu'ils désirent, bien qu'il ne le possède rien à vendre, car c'est son métier : bonimenteur. La morale est la suivante : un pays peut-il être gouverné longtemps avec un bonimenteur à sa tête? Dans http://www.mediapart.fr/...maurice-allais... Dessin : Le Canard Enchaîné
(33) Le temps de la démocratie, par Gérard CourtoisNicolas Sarkozy l'a dit et redit : il ne sera pas un "roi fainéant". Il a été élu pour réformer la France, n'en déplaise aux grincheux ou à tous ceux qu'il considère comme tels. Il honorera donc ce contrat. D'autant plus volontiers que son caractère l'y pousse. A la prudence, il préfère la témérité ; à l'esquive, la castagne ; aux démarches feutrées, les situations électriques. Il va être servi. Dans les prochains jours, toutes les inquiétudes, les oppositions, les colères semblent s'être donné rendez-vous... Dans ce pays insaisissable, les trois cercles de la démocratie ne tournent pas rond. La représentative, tout d'abord... ; il est clair que le Parlement ne fait pas le poids face à l'exécutif, la récente révision constitutionnelle avait l'ambition de le "rationaliser" ; ... la pratique majoritaire et la prééminence présidentielle accrue conduisent à le caporaliser. Reste ce que l'on pourrait appeler la démocratie sociétale, celle qui est disséminée dans le corps et les replis du pays. Enracinée dans les professions, les corporations et les territoires, elle est vigilante et vivace, mais émiettée, émotive et facilement tentée de ne voir l'intérêt général qu'à travers ses prismes singuliers. Gérard Courtois, dans http://www.lemonde.fr/.../2009/01/26/... ....html
(32) Le complexe de Sarkozy, par S. Guillon
Voir aussi (45) Sarkozy apprécie pas Stéphane.
(31) “Nous vivons dans une monocratie”L'avis de l'ancien garde des Sceaux : Loi sur l'audiovisuel public. La
nomination et la révocation du président de France Télévisions, de Radio
France et de la holding qui regroupe l’audiovisuel extérieur de la France
(RFI, TV5 et France 24) sera désormais entre les mains du président de la République.
Nicolas Sarkozy entend ainsi mettre fin à « l’hypocrisie
» des nominations par le CSA. Conscient de l’impopularité d’une telle
mesure et de son caractère potentiellement anticonstitutionnel, le gouvernement
et les députés ont encadré cette disposition. La nomination ou la révocation
des présidents de l’audiovisuel public seront soumis à l’avis conforme du
CSA et à un droit de veto des commissions des affaires culturelles du Sénat et
de l’Assemblée nationale à la condition de réunir une majorité de 3/5ème
contre.
(30) 500 000 gardes à vue !En cinq ans, le nombre des gardes à vue a augmenté de 54%. Résultat: 560 000 personnes mises à l'ombre. Elles ont ainsi eu le privilège de s'initier aux joies de cette exception française qui permet aux flics d'enfermer n'importe qui, si bon leur semble. En 2003, après une rafale de bavures, Sarko, alors ministre de l'Intérieur, s'était ému de la situation. Dans une instruction en date du 11 mars, il constatait que « trop souvent encore, les conditions dans lesquelles se déroulent les gardes à vue sont insatisfaisantes, en termes de respect de la dignité des personnes. Cette situation n'est pas à l'honneur de notre pays. Elle n'est pas admissible dans la patrie des droits de l'homme ». Sauf qu'il faut faire du chiffre. Le 2 février 2007, …[Sarkozy]… expliquait que le nouveau taux d'efficacité de l'activité policière serait dorénavant calculé en fonction du nombre de gardes à vue (GAV). Traduction immédiate, sous les casquettes: plus on met de clients au chaud, plus les chefs seront contents. Une bonne GAV peut avoir d'autres vertus. Couvrir un début de bavure, par exemple. Il suffit d'accuser de rébellion, d'incitation à l'émeute ou d'outrage le clampin que l'on a un peu secoué, un jour de mauvaise humeur. Ça fait monter les statistiques et ça défoule. Que du bonheur! … … Brigitte Rossigneux et Dominique Simonnot, pour Le Canard Enchaîné – 10/12/2008
Voir aussi la présentation du téléfilm pour Spécial investigation, par Télérama
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