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Jour Funeste : Poème épique (burlesque) J’avais rendez-vous avec Martine… Je l’ai ratée, puis retrouvée…
Que ce jour, treize Octobre, nous fût un jour funeste, Nul n'en pourra douter s'il veut bien lire le reste.
Ce matin j'attendais, l'Aube venait de poindre, Assis dans ma voiture, impatient, mais sans geindre. Soudain, en un éclair, un doute perce mon cœur : Est-elle ici, ou là ? Ou bien est-elle ailleurs ? Est-ce bien ici, ce jour, que je devais me rendre ? Ou devant l'confiseur m'avait-elle dit d'attendre ?
Fouettant mon fier coursier, cravachant, je le lance Au moment où, courant, vers moi elle s'élance. Point ici, remarquai-je, et prenant mon virage Sur l'aile, je regagnai la place où les garages S'aligne sagement. Dans la brume qui flottait, De fiers représentants des peuples arabiques Entassaient sur un toit des tuiles et des briques.
Pendant que, patiemment je feuilletais des pages, Pendant que de soucis mon corps était en nage, La belle trottinait, espérant, sans y croire, Rejoindre son amant parti dans la nuit noire. C'est alors que, me dis-je, il est déjà trop tard, Elle est passée, c'est sûr, et, le long du trottoir, Je vais la retrouver, descendant du tramway Que tous les jours elle prend pour se rendre au lycée.
Je parti et passai, sans même me retourner Devant elle qui déjà doutait de me trouver. Moi brûlant des feux rouge, elle glissant sur des rails, Nous nous revîmes enfin sur la place où s'émaillent Quelques buissons hirsutes, près de la préfecture, Lorsque j'y débarquai, descendant de voiture.
"Enfin te v'là, dit-elle, mon cœur était ému. Touche là, mets ta main, sens combien j'ai couru ! La prochaine fois, j'espère tu seras plus exac(t) Afin qu'il ne fasse plus ce gros bruit, ce tic-tac. Sois patient, précis, et de ce coin ne bouge Tant que ne vois venir le bout de mon nez rouge."
Il ne nous resta plus qu'à courir au lycée Où déjà l'étourdie se trouvait en pensée. Déçu et endormi, l'âme en repentance, Un bon café je bus pour me remplir la panse.
Voilà pourquoi je dis, en commençant ces vers, Qu'aujourd'hui, tout, pour nous, a marché de travers.
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