|
|
"Comment vaincre l'angoisse de la page blanche"...Pour "vaincre l'angoisse de la page blanche", on peut utiliser un déclencheur, un début de phrase qui amène la suite...
Exemples:"Il savait, d'instinct, et aussi pour avoir travaillé sur de vieux manuscrits, que la première phrase est décisive. Comme les Anciens comprenaient bien cela! Avec quel soin ils choisissaient leurs commencements, et avec quelle facilité leur travail devait progresser une fois la décision prise! Où commencer? Par quoi commencer?" Avec cet habile artifice, Tariq Ali entre dans la peau de son propre personnage et réussit l'entame d'un superbe roman d'aventures aux allures picaresques et au séduisants parfums des Mille et Une Nuits... (Ramon Chao, Le Monde Diplomatique, aoùt 2007).
Un début, par Douglas Kennedy "LE SOIR DE MON TREIZIÈME ANNIVERSAIRE.- j'ai fait cette déclaration: « Je ne me marierai jamais et je n'aurai jamais d'enfants. » Je me rappelle encore les circonstances exactes de cette annonce. Il était environ six heures du soir à New-York dans un restaurant au croisement de la 63e Rue Ouest et de Broadway, c'était le 1 er janvier 1987, et mes parents venaient de se lancer à nouveau dans une dispute. Attisée par l'alcool et une impressionnante accumulation de griefs soigneusement refoulés, la scène de ménage publique avait pris fin quand ma mère, après avoir hurlé que mon père était une ordure, s'était enfuie en pleurant aux toilettes des dames, qu'elle continuait à appeler « le petit coin ». Et si les autres convives étaient restés bouche bée devant ce bruyant étalage de frustration conjugale, moi, il ne m'avait guère surprise. Mes parents se disputaient sans cesse, avec une propension particulière à s'enflammer à certaines dates du calendrier - Noël, Thanksgiving, l'anniversaire de leur enfant unique... - où le sens de la famille était censé prendre le pas sur tout le reste et où nous aurions dû, ainsi que ma mère aimait à le répéter, nous retrouver dans« un nid douillet » d'affection mutuelle. Mais mes parents n'étaient pas du genre « nid douillet ». Au contraire, ils avaient autant besoin de cet état de belligérance permanent que certains alcooliques d'une rasade de whisky pour commencer la journée. C'était un élément de leur existence sans lequel ils se retrouvaient déboussolés, perdus, et il leur suffisait de commencer à se houspiller et à s'égratigner pour se retrouver en terrain connu et avoir l'impression de se sentir « chez eux ». Plus qu'un état d'esprit, l' insatisfaction est une habitude à laquelle l'un et l'autre étaient farouchement attachés. Je referme la parenthèse"... (Quitter le monde - Pocket) Une phrase d'apparence anodine aux conséquences désastreuses : son père quitte le foyer et sa mère tient Jane pour directement responsable de l'échec de son mariage...
Les déclencheurs les plus simples sont l'expression d'un sentiment personnel:J'aime..., je déteste..., j'en ai mare... Ou plus directif: Je t'aime quand tu..., tu me fais rire quand... L'appel d'un souvenir ou d'un projet: Plus tard je serai..., j'ai oublié... On peut aussi se donner un thème: émettre des souhaits, des vœux écrire une lettre de rupture, Une annonce: Objet ou animal perdu (quoi, quand, comment...) Une offre d'emploi (farfelue) et la lettre de candidature... Message sur votre répondeur et qui vous est envoyé par erreur... et votre réaction. Fait divers publié dans un journal et suivi de l'affaire.. Liste de mots imposés à inserrer dans un texte... Description d'une situation ou d'un lieu inquiétant ou amusant..
Si on travaille en groupe, on peut, dans un premier temps, donner une feuille et des crayons de couleurs différentes à chacun, et faire circuler les feuilles, chacun y marquant une phrase. On lira, à la fin, la feuille que l'on a reçue. En réunissant toutes ces feuilles, on peut essayer d'en tirer des extraits, en les liant par un scénario, et en faire une histoire. J'aime... Je (te) déteste... Je t'aime quand... Je te déteste quand... Tu me fais rire quand tu.... ça me fais pleurer que tu... J'en ai marre... Tu me fatigues quand... Est-ce que tu aimerais que je... Je souhaite que... Bon anniversaire Plus tard, je serai... ou, je ferai... nous ferons... Il y a longtemps, j'étais... ou, je faisais... J'ai oublié... Je me souviens... Puis chacun va écrire, le plus vite possible, tout ce qui lui passe par la tête, sans aucun souci de cohérence... Après ces premiers exercices, on peut demander à chacun d'écrire une lettre d'amour, de rupture ou de projet à une ou un ami(e), ou de description de l'endroit où il est, ou bien un petit conte. Elle en avait plus qu’assez... Je t'écris d'un pays lointain... Puis lecture à haute voix.
Si vous voulez faire ces exercices, vous pouvez m'en envoyer le résultat. Ils pourront être publiés avec votre adresse, si vous le souhaitez...
|
|
|