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| Pourquoi lire ?Que peuvent bien faire tous ces gens qui déambulent dans les rayons de la Fnac,
certains s’adossant à un mur ou s’asseyant carrément pendant de longues minutes ?
Ils se livrent, pieds et surtout poings liés, à ce petit objet nommé livre. Lire… N’est-ce pas justement du « temps perdu » ? Une activité intellectuelle donc suspecte, en tout cas désuète, un plaisir trop solitaire, un isolement des réalités, une astreinte inutile et ennuyeuse, une survivance du passé... Les rêveries des modernes
promeneurs solitaires que nous croisons, équipés d’écouteurs,
n’évoquent plus Jean-Jacques Rousseau. On ne s’isole plus du monde pour
la lecture mais pour l’écoute ou la consultation de ses messages. Et
quand on aime la vie, on va au cinéma, c’en est même devenu un slogan
publicitaire. Pourtant de nombreux films sont des adaptations de livres. Harry Potter est bien au départ un héros de roman. Le seigneur des anneaux existait déjà avant les films. Et un livre de deux cents pages n’est-il pas plus riche qu’un film de deux heures ? La preuve : pour l’adapter au cinéma, il faut couper, élaguer, simplifier… Voir un film reste plus « facile » que lire le livre dont il est tiré. La facilité serait-elle donc la condition de nos joies ? L’effort est-il l’ennemi du bonheur ? Je rappellerais juste combien il est difficile de monter sur un vélo la première fois : va-t-on renoncer à en faire pour cette raison ? Comme dit le proverbe et bien que l’on puisse le regretter, les alouettes ne tombent pas toutes rôties dans le bec ! Mais si on doit les chasser, les transporter, les cuisiner, peut-être ont-elles meilleur goût ? Devenir exigeant pour soi-mêmeOui, lire un livre n’est pas facile, ou plutôt il est difficile de commencer à lire. Ensuite, l’esprit plus agile, la lecture plus rapide, on devient, soi-même, difficile. On ne se contente plus de peu. On cherche, et on trouve, de meilleurs livres, de grands livres qui nous marquent toute notre vie – inoubliables. On s’enhardit, on s’aventure… Voici ce qu’écrit un écrivain américain de science-fiction, Harlan Ellison :
Impliqué personnellement dans sa lecture, le lecteur en tire profit, ce qui cloue le bec à une remarque récurrente : lire sert à quelque chose. Un livre, demandant plus de concentration, forme mieux que l’image à la réflexion. En lisant, on mémorise la bonne orthographe et le style correct, on trouve des idées et des arguments, on découvre des expériences qui nous manquent, des paysages inconnus, des gens merveilleux, des endroits et des époques fascinants. |
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